L’accord pour la paix et la réconciliation est foulé aux pieds par les groupes de la CMA qui procèdent chaque jour à une réimplantation de leurs bases, au détriment du processus de cantonnement privilégié par le gouvernement.
Rien ne semble marcher sur le terrain du processus de paix, même si les différentes parties tentent de faire passer des messages d’apaisement. C’est le triste constat qui se dégage sur le terrain au regard de la nouvelle donne au sein des groupes armés, notamment ceux de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA).
En fin de semaine dernière, pendant que le ministre de la Défense et des Anciens combattants, Tiéman Hubert Coulibaly, procédait à la remise des véhicules pour le compte des patrouilles mixtes, sur le terrain, les groupes de la CMA s’adonnaient à un renouvellement de leurs instances de la base. Les deux principaux mouvements de la Coordination (le MNLA et le HCUA) étaient presque dans une course-poursuite pour implanter leurs démembrements dans les différents endroits stratégiques des zones qu’ils contrôlent dans le Nord.
Visiblement au parfum de cette situation qui est en porte-à-faux avec l’accord pour la paix et la réconciliation, le ministre Coulibaly insistera de nouveau sur l’accélération du processus de cantonnement. Cette mise au point du ministre de la Défense et des Anciens combattants sonne comme une réponse aux agissements des groupes armés qui, sur le terrain, optent pour la poursuite des patrouilles mixtes.
Pourtant, des engagements et des gestes forts ont été pris par les autorités en ce qui concerne le financement du processus de pré-cantonnement. Une initiative saluée à sa juste valeur par le chef de la Minusma, Mohamed Annadif, qui estimait que cela démontrait une réelle volonté du gouvernement malien de prendre de l’avance dans l’application de l’accord.
En dehors de la position mitigée des groupes signataires d’accorder plus d’attention à l’organisation du patrouilles mixtes, il y a des querelles de positionnement entre mouvements qui perturbent le processus de paix.
Comment gérer les ex combattants…
Dans ce cafouillage, il y a une volonté manifeste des groupes de contraindre le gouvernement à ne pas durcir les conditions, notamment sur la problématique de l’intégration des ex-combattants au sein des forces armés et de sécurité.
Sur la question, les nouvelles dispositions inquiètent bien les ex-rebelles qui ont misé sur la surenchère alors que le gouvernement penche sur l’utilisation de la biométrie pour se faire une idée de l’effectif des hommes.
En plus, la question des grades divise et fait craindre un retour en arrière dans la mise en œuvre de l’accord. Dans l’entendement des ex-rebelles, la procédure devait être automatique, ce qui ne cadre pas avec les orientations de la partie gouvernementale. Au sein même des FAMa, c’est un sujet délicat qui n’a pu avoir une réponse lors d’un atelier qui vient s’achever le dimanche dont les recommandations devraient être portées à un haut niveau.
Des obstacles qui montrent à souhait que la paix clamée est loin d’être une réalité, car il y a bien une dose de sincérité qui manquent aux signataires.
A. M. C.