Le ministère de la Défense et des Anciens combattants à l’issue de 4 jours de travaux sur l’intégration d’ex-combattants a dégagé les voies et moyens pouvant mener à bien cette étape du processus de paix et de réconciliation.
La rencontre s’est tenue du 7 au 10 avril 2016 au CICB. Elle a enregistré la présence de plusieurs autres départements tels que la Réconciliation, l’Economie et les Finances et la Sécurité, des institutions financières (la Banque mondiale et la BCEAO) et le Comité national de coordination de la mise de l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali (CNCA).
L’objectif visé par ces journées de réflexion était de dégager les possibilités d’intégration des ex-combattants dans l’armée nationale. Trois groupes thématiques ont été constitués. Ils ont travaillé sur les principes de base de l’intégration des ex-combattants, les conditions d’attribution des grades et des fonctions et les mesures d’accompagnement.
Les recommandations issues de l’atelier de réflexion sont claires.
Au titre des principes de base de l’intégration, les participants ont souhaité que les effectifs à intégrer les FAMa tiennent compte non seulement des dispositions de l’accord mais aussi de la Loi de programmation militaire (LOPM). Il est indiqué que le recrutement s’étende désormais à tous les cercles, arrondissements et autres localités du pays. Il est souhaité que les effectifs à intégrer soient justifiés par des ratios des populations du Nord par rapport à la population totale du pays.
Sur les conditions d’attribution des fonctions de commandement, l’atelier a recommandé qu’elles restent ouvertes à toutes les fonctions de commandement et que les grades consacrent l’aptitude à exercer des fonctions déterminées.
Pour la bonne mise en œuvre de cette étape, le ministre Tiéman H. Coulibaly a rassuré les participants. “L’on tiendra fondamentalement compte que la liste des ex-combattants doit être fournie et vérifiée dans le système d’information, de conseil et d’orientation. On tiendra compte de l’appartenance à une unité combattante du mouvement signataire de l’accord issu du processus d’Alger, la définition de l’emploi de l’élément au niveau de l’unité combattante, l’expérience professionnelle, les limites d’âge des grades, l’aptitude et les exemptions de mandat de dépôt, constituent, entre autres, des garde-fou et autant de conditionnalités à observer”, a-t-il précisé.
La mise à la disposition des effectifs des ex-combattants s’avère urgent pour la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation. C’est pourquoi le ministre a invité les responsables des groupes armés “à diligenter la mise à la disposition des listes de leurs combattants en vue de permettre le lancement sans délai du processus de cantonnement”.
Malgré les bonnes propositions de l’atelier et l’assurance du ministère de la Défense et des Anciens combattants, le souci des uns et des autres reste que cette intégration des ex-combattants se fasse dans les règles de l’art.
Youssouf Coulibaly