Le jugement, qui promet des débats longs et houleux, aura finalement lieu à une session spéciale des assises. En attendant, le département de la Justice et le parquet général de Bamako planchent sur la seule question restée en suspens: faut-il délocaliser le procès hors de la capitale ?
La Cour d’assises de Bamako ouvre sa première session, au titre de l’année 2016, à partir du 2 mai. Il avait été décidé d’enrôler à cette session le jugement des membres de l’ex-junte militaire accusés d’avoir enlevé puis assassiné 21 commandos parachutistes (« bérets rouges »). L’Arrêt de renvoi des accusés devant les assises est déjà transmis au procureur général près la Cour d’appel de Bamako pour les besoins de l’enrôlement.
Les raisons d’un report
Le hic, c’est que le jugement du général Amadou Haya Sanogo et de ses coaccusés pose de sérieux problèmes de sécurité. En effet, les locaux de la Cour d’appel affectés aux travaux de la Cour d’Assises risquent de ne pas suffire à contenir la foule qui pourrait vouloir assister aux débats. De plus, il faut un très gros contingent de forces de l’ordre pour parer à toute éventualité: or, il n’est pas sûr que les mesures sécuritaires prévues puissent s’accommoder des incessantes allées et venues des autres justiciables non concernés par les travaux d’assises et de l’activité ordinaire des autres formations de la Cour d’appel. Enfin, le rôle des assises est extrêmement chargé : à la session du 2 mai 2016 figurent environ 150 dossiers criminels différents de celui des « bérets rouges » : il ne sera pas possible aux juges d’examiner toutes ces affaires avec la sérénité requise, surtout quand on y ajoute le dossier de Sanogo et autres, dossier qui pourrait traîner en longueur avec de multiples interrogatoires, témoignages et plaidoiries.
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