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Sécurité alimentaire : On souffle mais sans pavoiser
Publié le mardi 12 avril 2016  |  L’Essor
13è
© aBamako.com par A.S
13è session du Conseil national de la sécurité alimentaire
Bamako, le 11 avril 2016 Le Premier ministre Modibo Keïta a présidé hier l’ouverture des travaux de la 13è session du Conseil national de la sécurité alimentaire.




La relative accalmie doit être activement consacrée à la recherche de solution pour renforcer la résilience des populations et améliorer la situation nutritionnelle

Le contexte général de la sécurité alimentaire est marqué par une baisse du nombre de personnes en insécurité alimentaire sur l’ensemble du territoire national par rapport à l’année dernière
Le Premier ministre Modibo Keïta a présidé hier l’ouverture des travaux de la 13è session du Conseil national de la sécurité alimentaire. C’était en présence de plusieurs ministres du gouvernement parmi lesquels le ministre de l’Agriculture, Kassoum Dénon. L’on notait aussi la présence de la représente résidente de la FAO, Fatima Seïd, du commissaire à la Sécurité alimentaire, Oumar Ibrahim Touré, et du maire de la commune III, Abdel Kader Sidibé. Les gouverneurs des régions étaient également présents à la rencontre.
Dans son mot de bienvenue, le maire de la Commune III a félicité les autorités nationales pour le travail accompli et leur vision de la sécurité alimentaire. Il a également fait part du soutien de sa commune à la lutte pour la sécurité alimentaire.
La représentante résidente de la FAO a salué la bonne campagne agricole 2015-2016, avec une production céréalière estimée supérieure de 15 % à celle de l’année dernière et de 27% à la moyenne des 5 dernières années. Fatima Seïd a cependant dépeint une situation mitigée de la sécurité alimentaire et nutritionnelle dans notre pays : « Le contexte général de la sécurité alimentaire est marqué par une situation de baisse du nombre de personnes en insécurité alimentaire sur l’ensemble du territoire national par rapport à l’année dernière. Par contre la situation nutritionnelle présente un tableau différent, la malnutrition au Mali demeure un problème de santé publique. Selon l’enquête Smart 2015, la prévalence nationale de la malnutrition avec des effets néfastes tels que le retard de croissance chez les enfants, est de 29,3%. Cet état de fait est malheureusement récurrent, voire stagnant depuis plusieurs décennies ». La représentante résidente de la FAO a noté que cette situation accentuait la vulnérabilité des populations, particulièrement les enfants et les femmes.
Fatima Seïd a salué les efforts marqués du gouvernement et de ses partenaires dans l’appui et l’assistance aux populations les plus vulnérables, plus particulièrement celles affectées par la crise sécuritaire dans le nord du pays, en plus du changement climatique. « Les résultats du cadre harmonisé donnent plus de 1 000 800, soit 11,5% de la population en phase sous pression pour la période en cours. Pour la période de soudure allant de mars à juin 2016, le nombre de cercles augmente et ce sont 2 000 600 personnes qui seront sous pression, soit 14% de la population, annonce Fatima Seïd. « Cette situation est préoccupante et récurrente, elle nous invite à réfléchir sur les causes à la fois conjoncturelles et structurelles, afin de définir et mobiliser les moyens adéquats qui sont autres que les interventions ponctuelles limitées à l’assistance alimentaire », a-t-elle estimé.
La représente résidente de la FAO a rappelé les recommandations du Système d’alerte précoce dont la mise en œuvre des actions de résilience, la poursuite des appuis humanitaires pour les régions du nord. Selon elle, « le point d’exécution de la 12è session du Conseil national de la sécurité alimentaire a fait ressortir des avancées positives comme l’élaboration de la politique nationale de sécurité alimentaire et nutritionnelle qui est en cours, le début de la mise œuvre de la reforme du dispositif national de sécurité alimentaire, la participation des présidents de conseil des cercles au Conseil national de sécurité alimentaire. Dans ces différents documents politiques, le gouvernement du Mali accorde une place importante à la sécurité alimentaire », s’est-elle félicitée.

ÊTRE VIGILANTS. « La 13è session ordinaire du Conseil national de la sécurité alimentaire qui est un organe de gouvernance des crises alimentaires se tient dans un contexte marqué par une crise sécuritaire qui affecte des populations, notamment celles des régions nord. Mais pour l’instant, il n’y a pas péril en la demeure. S’agissant de la campagne agricole écoulée, nous avons été à l’abri d’une crise alimentaire et nutritionnelle d’envergure. Mais cette relative accalmie doit être consacrée à la recherche de solution pour renforcer la résilience des populations », a analysé le Premier ministre. « Il est nécessaire d’accélérer la réforme du dispositif national de sécurité alimentaire avec comme vision stratégique le développement durable. Le système d’alerte précoce a révélé que la situation sécuritaire et nutritionnelle est globalement bonne dans le pays au regard du niveau d’excédents céréaliers dégagés à l’issue de la campagne. Je voudrais donc remercier tous les acteurs et tous ceux qui ont contribué à l’atteinte de ce résultat. Nous avons eu l’habitude de tirer la sonnette d’alarme entre le mois d’avril et le mois de septembre, cela veut dire que nous devons être vigilants pour capitaliser les acquis, faire en sorte pour que tout ce qui est en mesure d’être fait, soit fait pour soulager les populations. Dans cette perspective, le commissariat à la Sécurité alimentaire, les partenaires techniques et financiers et le ministère sectoriel seront mobilisés autour du plan national de réponse 2016 pour mettre en œuvre les réponses appropriées pour les personnes et pour les animaux », a indiqué Modibo Keïta.
Selon le chef du gouvernement « la mise en synergie des différentes interventions est indispensable, c’est pour cette raison qu’il est nécessaire d’adopter une démarche pluridisciplinaire, puisque la sécurité alimentaire et nutritionnelle a pour but d’atteindre 3 objectifs essentiels : faire croître le niveau nutritionnel et améliorer les conditions de vie des populations, améliorer les rendements de la production partout, améliorer la répartition et la distribution des produits agricoles et alimentaires. Mais aujourd’hui, la sécurité alimentaire doit être traitée comme un élément de la sécurité globale et en conséquence elle implique une approche multisectorielle alliant la formation, l’information, la sensibilisation dans tous les domaines, y compris la santé et l’éducation. Mais aussi la construction des infrastructures pour désenclaver, des infrastructures de toute nature. Tout cela va reposer sur la promotion de la recherche scientifique et technique pour nous permettre de rendre beaucoup plus opérationnelles les techniques déjà présentes dans les milieux et de déboucher sur de nouvelles technologies issues de la biotechnologie. L’accroissement de la production suppose également des conditions matérielles. Nos paysans ont à leur disposition des techniques ancestrales qu’ils maitrisent très bien. Il s’agira pour nous de faire visiter ces techniques par l’apport de la science pour en accroître l’efficacité. Le gouvernement, pour sa part, poursuivra les efforts nécessaires à la mobilisation des ressources. Il salue, à ce propos, l’engagement des partenaires techniques et financiers dont l’accompagnement a permis au Mali de franchir des étapes difficiles sur le plan alimentaire et nutritionnel.
Pour le Premier ministre, « la présente session est une occasion opportune pour dresser l’état de mise en œuvre des recommandations de la dernière session, pour établir le bilan du plan national de réponse 2015 et de celui de 2016, afin d’apprécier les résultats définitifs du système d’alerte précoce et du cadre harmonisé pour la campagne agricole 2015-2016 ».
K. DIAKITE
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