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Kouremalé à la Frontière Mali-Guinée : Comment le Prof Samba Sow et les forces de sécurité ont empêché l’entrée du corps d’une personne morte d’Ebola au Mali
Publié le mardi 12 avril 2016  |  Le Tjikan
Réunion
© aBamako.com par Momo
Réunion de partage des résultats de MenAfrivac
La cérémonie d`ouverture de la Réunion de partage des résultats de MenAfrivac a eu lieu au Radisson blu le 10 Septembre 2014




N’eut été la vigilance du Professeur Samba Sow, coordinateur du Centre Opérationnel d’Urgence pour la lutte contre le Virus Ebola et conseiller spécial du président de la République pour la lutte contre cette maladie et des forces de sécurité à la frontière Mali-Guinée (policiers, douaniers et gendarmes), les Maliens seraient aujourd’hui en train de vivre le même scénario qu’en 2014 avec l’arrivée d’un patient souffrant d’Ebola en provenance de Guinée.



kouremale frontiere guinee mali

Selon nos sources, les faits se sont déroulés dans la nuit du jeudi au vendredi dernier à kouremalé à la frontière entre le Mali et la Guinée Conakry voisine.

En effet, Il était très tard la nuit lorsque des individus, a bord d’un véhicule, après avoir traversé le cordon sanitaire contre Ebola du côté de la Guinée, ont voulu faire la même chose au niveau du cordon sanitaire du côté du Mali. Ils avaient à bord d’un des véhicules qui les suivait, le corps sans vie d’un homme. Et c’est cette situation qui a attiré l’attention de certains agents de santé au niveau de ce cordon sanitaire avant que ceux-ci en informent les services de sécurité et le Prof Samba Sow qui coordonne toutes les activités sur le terrain dans le cadre de la lutte contre le virus Ébola.

À noter que dès la résurgence d’Ebola en Guinée voisine, le Prof Samba Sow a déployé son équipe sur le terrain. En tant que coordinateur de toutes les actions et alter ego du président de la République dans la lutte contre la maladie, il a donné des instructions fermes à son équipe qui travaille en symbiose avec les forces de sécurité et les agents des douanes, explique notre source. Qui ajoute qu’il a été formellement interdit à ceux-ci de laisser passer des personnes présentant des signes d’Ebola encore moins un corps dont la personne serait décédée en Guinée pour éviter aux Maliens de revivre ce qu’ils ont vécu avec le cas du patient Guinéen qui a été pris en charge à la clinique Pasteur et qui y a contaminé d’autres personnes.

À en croire nos sources, ces instructions du Prof Samba Sow, qui lui-même est sur le terrain tous les jours, ont été suivies à la lettre par son équipe et les agents de santé déployés au niveau du cordon sanitaire à la frontière entre le Mali et la Guinée Conakry.

Ce qui a permis d’éviter, dans la nuit du jeudi au vendredi dernier, l’entrée du corps de cette personne qui serait morte du virus Ébola en Guinée.

Selon notre interlocuteur qui était sur les lieux, malgré le refus des agents de santé du cordon sanitaire de laisser passer le véhicule qui transportait le corps, les parents du défunt qui voudraient l’emmener à Bamako pour qu’il y soit inhumé sont restés sur leur position: faire rentrer le corps du défunt au Mali coûte que coûte.

Mieux, explique notre source, ils ont brandi des menaces contre l’équipe du Prof Samba Sow et les agents de sécurité qui les ont bloqués à la frontière, se disant proches d’un ministre de l’actuel gouvernement(dont nous taisons le nom) qu’ils ont même appelé pour que ce dernier intervienne en leur faveur. Mais cela n’a en rien changé dans la détermination des hommes du Prof Samba Sow à respecter à la lettre les instructions qui leur ont été données afin d’épargner les populations maliennes de cette maladie. Le maître mot étant: si la frontière avec la Guinée Conakry n’est pas fermée, c’est à eux de tout faire pour que la maladie n’entre pas au Mali.

Ainsi, malgré l’insistance des parents du défunt et les coups de fils que les agents de sécurité ont reçu leur ordonnant le laisser passer le corps, ceux-ci, sur l’insistance du Prof samba Sow qui leur a expliqué les risques pour les populations maliennes, ont refusé de laisser passer le corps. Notre source nous a d’ailleurs révélé que pour arriver à ses fins, le Prof Samba Sow à même appelé le ministre de la Sécurité et de la Protection Civile Colonel-major Salif Traoré à qui il a expliqué la situation avant que celui-ci ne donne des instructions fermes à ses hommes: il s’agit de ne laisser entrer sous aucun prétexte ce corps au Mali même si c’est le proche d’un membre gouvernement.

Le Prof Samba Sow qui était farouchement opposé à l’entrée de ce corps au Mali en provenance de Guinée Conakry et qui a géré cette situation pendant des heures avait promis de démissionner de son poste de conseiller spécial du président de la République pour la lutte contre le virus Ébola si jamais ce corps était autorisé par les autorités à franchir la frontière du Mali, assure notre source.

Une situation que les agents de sécurité et du cordon sanitaire ont dénoncée est le fait que leurs homologues de la Guinée Conakry ont laissé passer ce corps alors que cela est formellement interdit par l’Oms concernant ce genre de maladies. Aussi, l’entêtement des parents du défunt qui semblaient ne pas mesurer les risques pour leur propre santé et pour celui des 15 millions de Maliens et les centaines de milliers d’étrangers qui vivent au Mali.

Et notre source d’expliquer que les investigations menées sur le lieu de provenance du corps ont révélé qu’il s’agissait du corps d’un homme mort chez un ‘’tradithérapeute’’ alors qu’il s’y faisait soigner depuis quelques jours. Aussi, le tradipraticien en question aurait été déclaré positif au virus Ébola. Ce qui voudrait dire que la victime serait morte du virus Ébola. Finalement, conclut notre source, le corps a été enterré en Guinée conformément aux mesures édictées par les autorités sanitaires en la matière pour éviter toute contamination.

Coup de chapeau donc au Prof Samba Sow, à son équipe et aux agents de sécurité et des douanes dont la vigilance et le pragmatisme viennent de payer et d’épargner les populations maliennes de ce virus qui rode à la frontière entre le Mali et la Guinée Conakry !.

D Diama
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