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L’Œil du Reporter: Revoici Calamity Issiaka, président de l’AN !
Publié le mercredi 13 avril 2016  |  Le Reporter
Première
© aBamako.com par mouhamar
Première session de la nouvelle législature
Bamako, le 22 janvier 2014 à l`hémicycle. Les nouveaux députés issus des dernières législatives étaient en session extraordinaire pour l`élection du président de l`assemblée nationale et la composition des groupes parlementaires.Photo: Honorable Issaka SIDIBE




Le journal, «Le Reporter», avait transcrit et publié les mots d’un discours du président de l’Assemblée nationale (AN). Il concluait en affirmant qu’au Mali, la calamité a un nom : Issiaka Sidibé. Et à la lecture attentive de son discours de ce mois d’avril, le président Issiaka montre à suffisance qu’il mérite ce nom. Calamity Issiaka est là. Bien là, à la présidence de l’AN. Pitié ! Donnez-lui vos offrandes de calamités !
Oui, piètre homme politique, devenu président de l’AN, justement pour ses capacités de production de calamités naturelles et sociales, Issiaka Sidibé a cru bon de décrier la presse, au motif que celle-ci dérive. Ce n’est plus le ridicule qui tue au Mali, mais l’insolence. Sinon, en matière de dérives, et sous la présidence d’Issiaka, l’Assemblée nationale aura bien dérivé. Issiaka le sait bien. Que c’est avec lui que l’Assemblée nationale a perdu sa crédibilité. Issiaka le sait aussi. Que c’est avec lui, que l’AN n’a plus de niveau. Il le sait, lui, Issiaka, qu’on est nostalgique d’une Assemblée nationale du temps d’Ali Nouhoum Diallo, d’Ibrahim Boubacar Keïta ou de Dioncounda Traoré. Eux qui, avec leurs discours, par le français, par le contenu et l’aisance, forçaient l’écoute. Avec Issiaka, on passe à autre chose, pour ne pas écouter le discours d’un élève de la sixième Année fondamentale, génération AG-Aeem.
Issiaka, réputé être quelqu’un qui n’a pas sa langue dans sa poche, ne sait même pas que dire à la Nation. On est peiné de constater que ne brille que des nullards de la trempe d’Issiaka, donnant ainsi peu de leadership à nos Institutions. Mal perçu dans la presse grâce à ses calamités, Issiaka souhaite la compréhension de celle-ci pour avoir une bonne image. Issiaka a sa presse qu’il peine à orienter. De là à penser que toute la presse malienne est dans la dérive, Calamity Issiaka est allé loin. On peut bien le comprendre. Les enjeux nationaux sont difficiles à comprendre. Donc, ne peuvent faire objet de structuration d’un bon discours à la Nation par Issiaka. Il ne peut rassurer en parlant de sécurité, lui-même étant en insécurité au sein de l’Assemblée nationale.
Les projets de loi le dépassent, pendant que l’animation des sessions le trouve toujours en récréation. Chaque fois orienté par un député ou assisté par un Assistant. Issiaka ne sait-il pas qu’au Mali, la dignité bafouée par la presse peut être établie par la justice. Quel besoin éprouve-t-il alors à faire un discours porté sur des causeries de grin au sein de l’Assemblée nationale ? Lisez-le encore une fois : «… Cependant, à quoi nous assistons quotidiennement dans la presse écrite et audiovisuelle, surtout celle dite libre ou privée ? Nous assistons à des atteintes graves à l’honneur, à la dignité et à la réputation des personnalités publiques et privées, à des incitations à la violence ou même à la haine. Des excès qui sont totalement en déphasage avec le rôle que ces organes doivent jouer dans une société démocratique. Nous décrions donc haut et fort ces dérives médiatiques du monde de la presse. Je veux tout simplement rappeler, ici, à tous les hommes de médias, qu’ils constituent l’un des socles de la démocratie et que cette situation de lynchage médiatique gratuite à laquelle se livrent certains d’entre eux, ne les grandit aucunement. Il urge donc que chacun revienne à l’orthodoxie professionnelle en la matière, en respectant scrupuleusement la déontologie qui sied au métier de journaliste. J’en appelle par conséquent à toutes les structures en charge de l’encadrement de l’Information et de la Communication dans notre pays, aux responsables des différents médias, journalistes et même aux commanditaires, car il en existe, pour que cessent ces pratiques qui ne font ni honneur à notre démocratie, ni honneur à la liberté de presse, encore moins, à la liberté d’expression».
Un discours toujours tenu à l’endroit de la presse dans les grins et dans les salons. Mais, en devenant Procureur de la République, près de l’AN, chargé des excès des médias, Issiaka dans son réquisitoire, comme discours d’ouverture de la session d’avril de l’AN, en donne une autre interprétation. Comment la 2ème personnalité du Mali, pour être applaudi et faire plaire, peut-il aller à ce niveau, en oubliant les moyens dont il dispose pour moraliser la profession ? Issiaka oublie que ce sont «ces personnalités publiques» qui entretiennent et qui alimentent les «dérives» dans la presse. Issiaka, moins courageux, aurait pu ajouter que chaque «personnalité publique», dont lui-même, a sa presse. On peut volontiers affirmer que le président de l’AN peine à encadrer sa presse. Comme traité de tout par Issiaka, ce dernier peut reconnaître que jusque-là, il n’y a pas de Cma-presse, ni Hcua-presse, encore moins de Plate-forme-presse pro-Bamako. Ce sont les promoteurs de ces vocables, appuyés par les «personnalités publiques», qui déshonorent le Mali. Pas la presse. Elle est ce qu’elle est.
La haine visible dans la presse émane certainement du traitement médiatique des actions des personnalités d’Issiaka. Bon Dieu, le président de l’Assemblée nationale égrène les excès de la presse. Et ses propres excès à la tête ou au sein de l’Assemblée nationale ? Président, pour votre gouverne, vous avez la possibilité de porter plainte, si vous en êtes capable. Et alors, vous connaîtrez d’autres excès de vous-même que vous ne le regretterez pas. Député, coursier, intermédiaire, pas longtemps, d’autres députés avec la Douane, on savait qu’il est une calamité ; d’où son nom Calamity Issiaka, mais on ignorait qu’il pouvait exceller dans la dérive.
Eh oui, revoici Calamity Issiaka ! Issiaka n’est pas à plaindre, mais plutôt ceux qui ont voté pour qu’il soit Député et ceux qui lui ont accordé leur confiance afin qu’il soit président de l’Assemblée nationale du Mali. On a froid au dos et on prie que cela ne se réalise pas, ce qu’Issiaka rumine en son for intérieur…
Békaye DEMBELE
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