Après le mot d’ordre de grève de 72 heures en novembre 2015, observé par toutes les banques, le Syndicat National des Banques et Etablissement Financiers du Mali (SYNABEF) a organisé hier, mardi 12 avril 2016, un sit-in de deux heures de temps devant leurs lieux de travail pour protester contre « l’abus et l’insécurité judicaire dans leur profession. » Ainsi, de 8 heures à 10 heures, toutes les banques de la place étaient hors service. C’était la paralysie totale au grand dan de plusieurs clients infortunés qui n’ont pas pu effectuer leurs opérations bancaires à temps. Lors de notre tournée de constatation devant les banques, certains clients, surpris de voir leurs banques fermés, repartaient après avoir demandé le motif du sit-in, d’autres ont préféré tout simplement patienté.
Hier était un mardi pas comme les autres au niveau des banques et établissements financiers du Mali, car durant deux tours d’horloges, les employés ont débrayé pour tenir un sit-in. Dans toutes les banques et assurances, le service était non fonctionnel pendant ces deux heures de sit-in. Les agents se sont regroupés devant leurs lieux de travail avec des banderoles sur lesquels on pouvait lire « Banquiers victimes d’abus et d’insécurité judiciaire », « Jurisprudence Mohamed Cissé Technologie », « Au Mali : en validation de la loi n° 97-021 du 14 mars 1997, payer un cheque sans appeler le titulaire du compte pour confirmation est un crime ! » ou encore « Impossible de travailler sinon tous en prison ! ».
Après avoir constaté l’effectivité du mot d’ordre du syndicat, le secrétaire général du SYNABEF, Aguibou Bouaré a déclaré qu’ils sont « très très satisfaits comme durant notre mouvement de grève de 72 heures. » Il dira que le sit-in a été très bien observé malgré son organisation dans un laps de temps. « Nous ne pouvons que nous réjouir de cela. Cela veut dire que la cause est partagée par tout le monde. Les employés ont pris conscience de l’enjeu, parce qu’il s’agit de cela », a-t-il souligné. Selon lui, s’il faut , avant de payer un chèque, appelé tous les titulaires de compte, ils ne pourront plus exercer le métier de banques au Mali.
Grève en gestation
Plus loin, il a expliqué que c’est cette jurisprudence qu’on veut appliquer sur fond de corruption d’un groupuscule de magistrat par un spécialiste en surfacturation notoirement connu. « Le problème c’est ça. Donc, nous nous pensons que nous allons continuer notre combat jusqu’au bout. On n’est prêt au sacrifice ultime parce qu’il s’agit de la survie d’une corporation, de toute une profession. Quand un salarié ne peut pas exercer sa profession dans la sécurité, dans la paix ça ressemble au terrorisme judiciaire », a-t-il souligné. Par ailleurs, le secrétaire général a déclaré que ce n’est pas un combat contre la justice encore moins contre tous les magistrats, mais que c’est contre un groupuscule de magistrat qui ont eu à boire et à manger dans ce dossier. De même, il a indiqué qu’il y a eu un juge d’instruction dans ce dossier qui leur a fait la confidence que le dossier ne contient rien et était prêt à rendre un non lieu mais qu’on lui a retiré le dossier pour constituer un autre juge d’instruction.
A ses dires, il y a eu au moins trois juges d’instructions dans ce dossier. Pour lui, cela veut dire qu’on n’est pas dans le cadre d’une procédure judiciaire classique et qu’il y a autre chose, de l’acharnement, de l’instruction à charge en violation de la loi. « La loi dit l’instruction se fait à charge et à décharge mais quand on ignore les lois qui régissent une profession ça veut dire qu’on veut condamner coûte que coûte. Et nous aussi nous sommes prêt à nous battre jusqu’au bout », a-t-il précisé. Par rapport au dépôt de préavis de grève, il a d’abord indiqué que toutes leurs actions sont inscrites dans la légalité, qu’ils se sont munis de tous les éléments de preuves et sont prêt au débat avec n’import qui. Ensuite, il a souligné qu’ils préparent activement le dépôt de préavis de grève et que ça sera déposer dans les meilleurs délais possible.
Ousmane Baba Dramé