Malgré l’abondance de la production céréalière issue de la dernière saison agricole, la malnutrition chronique représente un défi pour le Mali. Fatima Seïd, la représentante résidente du FAO au Mali a mis à profit la 13e session du Conseil de sécurité alimentaire pour attirer l’attention sur la persistance de la malnutrition qui reste un problème de santé publique au Mali.
Le contexte général de la sécurité alimentaire est marqué par une situation de baisse du nombre de personnes en insécurité alimentaire sur l’ensemble du territoire national par rapport à l’année dernière. Pour cause, selon Fatima Seïd, le Mali vient de faire une production céréalière supérieure à 5% par rapport à celle de la campagne précédente et de 27% supérieure à la moyenne des 5 dernières années.
Par contre, la situation nutritionnelle présente un tableau différent. Car, malgré les avancées enregistrées, la malnutrition demeure toujours un problème de santé publique au Mali. « Selon nos enquêtes effectuées en 2015, la prévalence nationale de la malnutrition chronique avec des effets néfastes sur la santé est de 29.3% », a-t-elle déclaré.
Pire, ces mauvais chiffres stagnent depuis plusieurs décennies, ce qui influe négativement sur la vulnérabilité des femmes et des enfants. Selon les rapports du cadre intégré, environ 1 à 2 millions de personnes seront sous pression en période de soudure.
Lors de cette rencontre, le Premier ministre Modibo Keïta a promis de répondre à la problématique. Il a salué l’ensemble des acteurs du secteur agricole et des services techniques pour les bons résultats obtenus lors de la campagne agricole 2015-2016.
Ces résultats permettent au Mali d’être à l’abri d’une crise alimentaire d’envergure. Toutefois, ils doivent être consolidés à travers des recherches de solutions pour renforcer la résilience des populations notamment dans les zones vulnérables. Le rôle de la recherche scientifique doit être déterminant dans cette optique, en vulgarisant les technologies déjà existantes.
Pour le Premier ministre, il est aussi nécessaire d’accélérer la réforme du dispositif national de sécurité alimentaire avec comme vision stratégique le développement durable. Ces réformes devront adapter la réponse de l’Etat à la situation actuelle de l’insécurité alimentaire, les structures de gestion datant des années 80.
Soumaila T. Diarra