Sans faux-fuyants, le procès de Amadou Aya Sanogo pourrait se tenir en mai prochain. Mais à en croire notre excellent confrère le Procès-verbal, les autorités hésitent, invoquant l'exiguïté de la salle d'audience ou l'énorme besoin de sécurité exigé par un tel événement. Disons ceci sans tourner autour du pot: pour la sécurité de ce procès, l'Etat en a les moyens malgré la tension sur les forces de défense et de sécurité en ce moment. Pour la dimension de la salle où le prévenu doit être jugé, eh bien qu'il n'y soient acceptés que les témoins et les avocats. Car il ne s'agit pas de spectacle mais de jugement.
C'est à dire le droit d'un accusé de bénéficier d'un procès qui respecte ses droits, qui soit juste et qui soit impartial. C'est à dire également le droit des plaignants à la justice, toute la justice, rien que la justice. Du fond de sa prison, Sanogo, c'est légitime sait que la barre est la tribune pour tenter de rétablir son honneur et son crédit ruinés par des allégations d'assassinats abominables commis de ses mains contre des proches. Des parents de ceux-ci, l'attente tout autant légitime est de savoir et de faire savoir comment sont morts ceux qu'ils aimaient. Alors assises ordinaires ou pas, à huis clos ou en public, le procès de Aya Sanogo est autant un tournant qu'un indicateur de la gouvernance Ibk. Avec le sens de la formule qu'on lui connaît, le président avait juré que "Kati ne fera plus peur à Bamako". Pour Bamako, c'est vrai. Vrai pour Koulouba aussi ?
Adam Thiam