Il y a un grand poète lyrique arabe bédouin qui a dit quelque part à peu près ceci : « il y a trois bonnes choses dans la vie : « l’eau, la verdure et un beau visage ». L’appréciation d’un beau visage est à notre avis universelle, quant aux deux autres éléments : eau et verdure, leur magnificence est relative. Il n’est pas sûr que l’amazonien ou le bantu de la forêt équatoriale ressente les mêmes émotions que le poète devant eux. En tant que sahéliens, nous nous rapprochons davantage du bédouin que du bantu ou de l’amazonien quant à notre relation émotionnelle devant l’eau et la verdure.
La preuve est que dans notre société, dans le protocole d’accueil, la première chose que l’on offre à un hôte, c’est l’eau. Elle précède les salutations. De plus, l’eau représente en moyenne 70% de la masse du corps de chaque individu adulte.
C’est donc une trivialité de dire que l’eau a une importance vitale particulièrement pour nous sahéliens qui vivons dans un environnement où le taux et la vitesse de déshydratation sont élevés.
Parler de l’eau dans tous ses états au moment des heures de grandes écoutes est donc plus important pour nous, que des retransmissions des matches de football ou des diffusions, de telenovelas brésiliennes ou mexicaines et autres top étoiles, ceux auxquels nous assistons malheureusement dans la plus part des cas dans les programmes de l’Office de Radiodiffusion Télévision du Mali (ORTM).
Cependant, il arrive quelques fois que, « la passion du service public » s’exerce à servir effectivement le public malien. C’était le cas la semaine dernière, dans son reportage sur le problème de l’eau.
En effet, ce reportage nous a édifiés sur le calvaire que vivent au quotidien les populations aussi bien citadines que rurales dans l’acquisition de cette denrée de première nécessité : l’eau.
Ce problème ne date pas d’aujourd’hui. Comment comprendre qu’après plus d’un demi-siècle d’indépendance, que nous ne puissions résoudre aucun des problèmes primaires, bases d’une amorce de développement : eau, électricité, santé, éducation.
Comment peut-on donc rêver d’émergence pour un pays qui ne peut même pas satisfaire les besoins primaires de sa population en eau ?
Pour juguler ce problème structurel de manque d’eau, il faudrait de la part du président de la république, une politique volontariste dont la première manifestation pourrait être le retour à un département uniquement chargé de l’eau.
A la lumière de ce reportage qui est largement en deçà de la réalité, on ne peut qu’interpeller le gouvernement, mieux, le président de la république. Même si elle n’est pas le seul aliment dont nous avons soif, donnez-nous de l’eau à boire Monsieur le président ! Pitié, à boire Laji Burama !
Wamseru A. Asama
Source: Delta News