Un hommage national présidé par François Hollande sera rendu la semaine prochaine aux trois soldats français décédés mardi au Mali, dans le cadre de l’opération antiterroriste Barkhane, après l’explosion de leur véhicule sur une mine.
"Il y aura un hommage national (..) la semaine prochaine en présence du président de la République", a annoncé le porte-parole du gouvernement et ministre de l’Agriculture, Stéphane Le Foll, sans plus de précisions, à l’issue du Conseil des ministres.
Les trois militaires, originaires du 511e régiment du train d’Auxonne (Côte d’Or), se trouvaient dans l’engin de tête d’un convoi logistique d’une soixantaine de véhicules qui faisait route vers Tessalit, dans le nord du Mali, où sévissent toujours des groupes terroristes armés.
Lors de l’opération Serval en 2013-14, l’armée française a chassé en grande partie les jihadistes qui avaient pris le contrôle du nord du pays. Mais des zones entières échappent encore au contrôle des forces maliennes et de l’Onu (Minusma - 11.000 hommes) et les attaques jihadistes se sont étendues vers le centre, puis le sud du Mali.
Le soldat Mickaël Poo-Sing, 19 ans, qui avait rejoint l’armée de Terre en février 2015 peu après l’attentat contre Charlie Hebdo à Paris, a été tué sur le coup.
Le maréchal-des-logis Damien Noblet, 31 ans, et le brigadier Michael Chauwin, 20 ans, grièvement blessés, ont succombé peu après. Un quatrième soldat, plus légèrement blessé, a été évacué vers l’antenne chirurgicale française de Gao (nord du Mali).
Damien Noblet, engagé dans l’armée depuis près de 12 ans, avait déjà participé à plusieurs opérations extérieures, notamment au Kosovo en 2005, en Côte d’Ivoire en 2007, au Liban en 2008 et déjà au Mali en 2013. Il était père d’un enfant.
- Poursuivre la lutte -
Michael Chauwin servait dans l’armée depuis deux ans et était déployé, comme le soldat Poo-Sing, pour la première fois en opérations extérieures. En 2015, il avait participé comme ses deux camarades tués à la logistique pour le défilé du 14 juillet à Paris.
"Ils accomplissaient une mission essentielle dans la lutte globale que notre pays mène contre le terrorisme au Sahel avec l’opération Barkhane", a déclaré le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian dans un communiqué.
Depuis le lancement de l’opération Barkhane le 1er août 2014 - elle a succédé à Serval en s’étendant sur cinq pays du Sahel - sept soldats français sont morts au combat.
Ces trois nouveaux décès montrent qu’"il y a là une lutte sans merci qui est engagée et qu’il va falloir poursuivre", a souligné le porte-parole du gouvernement, en se référant à une intervention du ministre de la Défense au Conseil des ministres.
"Il y a une étape à construire sur la place de la Minusma (la Mission de l’ONU au Mali) et sur le rôle spécifique de l’armée française dans l’opération Barkhane, qui doit bien sûr continuer sa lutte contre le terrorisme dans le Nord Mali", a-t-il dit.
"Il y a une discussion avec la Minusma sur la manière de mieux répartir les tâches", a-t-il ajouté, sans plus de précisions. La Minusma a pour mission de sécuriser et stabiliser le pays, protéger les civils et contribuer à la réconciliation nationale.
Les soldats de Barkhane (3.500 hommes) traquent les jihadistes sur une vaste zone du Sahel - Mali, Mauritanie, Tchad, Niger, Burkina Faso - à l’aide de drones, avions de chasse, hélicoptères et opérations des forces spéciales.
La menace terroriste ne cesse de s’étendre vers l’ouest de l’Afrique. La Côte d’Ivoire a été frappée le 13 mars par une attaque jihadiste qui a fait 19 morts dans la station balnéaire de Grand Bassam et le Sénégal est régulièrement cité comme une cible potentielle.
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