Bamako - L'opposition malienne a annoncé mercredi son retrait d'un cadre de concertation politique avec le gouvernement pour marquer son désaccord sur un projet de calendrier des élections locales, reportées à deux reprises.
Initialement prévues au premier trimestre 2015, les élections communales, régionales et du District de Bamako ont été repoussés à octobre 2015. Mais un mois avant leur tenue, le gouvernement avait annoncé leur report sine die.
Lors d'une réunion mardi du cadre de concertation regroupant le ministre de l'Administration et des chefs de partis politiques, les autorités ont proposé d'organiser les communales le 15 septembre, et les régionales au premier semestre 2017, après un référendum constitutionnel fin 2016, selon le quotidien progouvernemental L'Essor.
Dans une déclaration commune lue lors de la réunion - et diffusée mercredi à la presse -, l'opposition a estimé que le gouvernement comptait organiser les élections locales "en faisant fi de la situation sécuritaire générale du pays" notamment. Elle a annoncé qu'à compter de mardi, elle n'acceptera "plus de s'associer à une quelconque concertation qui ne prend pas en compte les vrais problèmes politiques et institutionnels du pays".
Elle a réitéré son désaccord sur le projet de calendrier électoral, et annoncé son retrait du cadre de concertation.
"Nous quittons le cadre de concertation, parce que le gouvernement malien veut faire adopter par force, et sans négociations, les nouvelles dates des élections communales et régionales, alors que la sécurité n'est pas revenue sur le territoire nationale", a déclaré Boubacar Karamoko Coulibaly, de l'Union pour la République et la démocratie (URD, principal parti d'opposition).
Un accord de paix a été entériné en mai-juin 2015 par le gouvernement, les mouvements armés qui le soutiennent et l'ex-rébellion à dominante touareg du nord du Mali l'ayant combattu.
Cette vaste région était tombée en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda après la déroute de l'armée face à la rébellion, d'abord alliée à ces groupes qui l'ont ensuite évincée.
Les jihadistes ont été chassés et en grande partie dispersés à partir de janvier 2013 par une opération militaire internationale, qui se poursuit actuellement. Mais des zones entières échappent encore au contrôle des forces maliennes et étrangères.
sd/cs/tll