Ces derniers temps, les caméras de la chaîne publique se sont attardées - et c'est cela notre télé- réalité- sur le calvaire insoutenable des familles s'étripant pour un litre d'eau dans les quartiers dits périphériques de la capitale. Ces derniers temps, les coupures d'électricité dont on nous dit que ce ne sont pas des délestages affectent également tous les quartiers de Bamako, plus longs certains jours et dans certaines zones que d'autres. Ces coupures si elles ne sont pas aussi sauvages qu'elles l'avaient été en d'autres temps,ne font pas pour ainsi dire de quartier. C'est selon le reportage poignant de notre confrère le "Canard déchaîné" le cas du Centre de Santé du Quartier-Mali où les coupures de courants n'épargnent même pas les nouveaux-nés.
Même déconvenue dans les hôpitaux avec les récits surréalistes de ceux que le hasard de la fatalité oblige à recourir aux morgues en ce moment. Ni le calvaire des abords de fontaines publiques ni les ruptures saisonnières de courant ne sont des plaies nouvelles. Et nous devons à la vérité de reconnaître que nous avons connu des moments pires. Mais c'est ajouter l'injure à la blessure que d'essayer de convaincre les usagers qu'il s'agit plus de coupures que de délestage ou que c'est la population urbaine en folle croissance qui fait exploser la demande. Parce que nous sommes encore loin des normes communément admises d'accès à ce qui n'est après tout qu'un service de base. Et ce, lorsque le président lui-même, les larmes aux yeux, avait juré aux populations de Bla qu'on lui avait menti sur la situation de l'éclairage de cette ville. Et ce enfin, après que le même président ait dans un message solennel du 22 septembre mis en garde contre tout délestage. Il est vrai que ce nous vivons maintenant, ce sont plus des coupures que des délestages. Les conséquences ne sont peut être pas les mêmes. Sacré pays!
Adam Thiam