• La cour constitutionnelle saisie pour annuler la loi sur les autorités intérimaires
• Marche de l’opposition le 23 avril pour dénoncer les dérives du régime d’IBK
Hier, mercredi 13 avril 2016, les responsables de l’opposition républicaine et démocratique étaient face à la presse à la maison de la presse pour évoquer la situation politique du pays.
Quatre sujets majeurs ont été développé par les conférenciers qui sont entre autres : le cadre de concertation entre l’opposition malienne et la majorité présidentielle, la saisine de la cour constitutionnelle aux fins de contrôle de constitutionnalité de la loi sur les autorités intérimaires, le retrait de l’opposition au sein du cadre de concertation Administration Territoriale et Présidents des partis politiques depuis le 12 avril dernier et la marche de l’opposition prévue le samedi 23 avril 2016 pour dénoncer les dérives du régime d’IBK. Ladite conférence de presse était animée par le secrétaire général du Parti pour la renaissance nationale (Parena), Djiguiba Keïta alias PPR, en présence des autres leaders de l’opposition.
Concernant le cadre de concertation entre l’opposition et majorité, le conférencier, Djiguiba Keïta alias PPR a fait savoir que depuis le 2 décembre 2015, l’opposition est dans l’attente du démarrage du dialogue républicain. Dans cette attente, dit-il, l’opposition a été désagréablement surprise, d’entendre le secrétaire général du principal parti de la majorité présidentielle, le RPM, Dr Bocari Tréta accusé publiquement l’opposition politique d’être entrain de préparer "un coup d’Etat contre le Président de la République et les institutions pour le 26 mars 2016."
Selon PPR, cette accusation constitue une sérieuse entorse au dialogue républicain et un danger pour la paix et la quiétude du Mali si durement éprouvé depuis 2012. « Nous avons écrit au Président de la majorité présidentielle pour nous indigner de cette attitude inadmissible du secrétaire général du RPM et avons conditionné la reprise du dialogue à l’administration de la preuve du complot et de l’identification de ses auteurs par l’accusateur, ou, à défaut, la présentation d’excuses publiques à l’opposition politique qui, au demeurant, ne s’est jamais départie de son attitude légaliste, républicaine et démocratique notamment durant les heures sombres de 2012, où, on s’en souvient comme si c’était hier, elle s’est montrée anti putschiste jusqu’au bout des ongles, au moment où ceux qui siègent à Koulouba se sont totalement confondus et compromis avec les auteurs du coup d’Etat le plus stupide au monde », a-t-il martelé.
S’agissant de la saisine de la cour constitutionnelle, l’opposition persiste et signe et que la loi sur les autorités intérimaires adoptée par l’Assemblée nationale le 31 mars dernier viole la constitution du 25 février 1992 et porte les germes de la partition du Mali. « Voilà entre autres raisons qui nous ont amené à saisir, à travers nos députés du groupe parlementaire VRD, la cour constitutionnelle aux fins de contrôle de constitutionnalité de la loi adoptée le 31 mars 2016», a indiqué Djiguiba Keïta.
900 000 cartes NINA dans la nature ?
En ce qui concerne le cadre de concertation entre l’administration et partis politique institué depuis longtemps, l’opposition rappelle son retrait et conditionne son retour le jour où les questions institutionnelles, politiques et électorales seront mises à discussion dans une vision globale. Par ailleurs, les partis politiques de l’opposition républicaine et démocratique exigent la résolution immédiate des questions relatives aux 900 000 cartes NINA qui, selon le Vérificateur Général, sont de trop et l’introduction de la biométrie dans le système électoral comme c’est le cas dans la plupart des pays voisins.
Sur la marche pacifique prévue le 23 avril prochain, l’opposition dit avoir alerté et dénoncé toutes les dérives qui ont caractérisé la Gouvernance de notre pays. « Nous avons été traités de tous les noms d’oiseaux ! Notre pays souffre! Les espoirs s’effritent ! Ce tableau catastrophique de notre pays ne doit pas nous faire perdre de vue que notre peuple aspire à la paix, à la quiétude dans la solidarité et le partage. C’est pourquoi nous invitons les Maliennes et les Maliens à une marche le samedi 23 avril à partir de 09heures pour non seulement dénoncer les dérives du régime, donc contre la mauvaise gestion du Nord, les autorités intérimaires, la mauvaise gouvernance, la corruption généralisée, la dilapidation de nos maigres ressources, l’arrogance et le mépris, mais aussi et surtout pour exiger la paix la quiétude dans un Mali uni et prospère », a souligné l’opposant Djiguiba Keïta non moins ancien ministre des sports. Enfin, Djiguiba Keïta a souligné que le fait de boycotter les différentes réunions n’est pas une politique de la chaise vide mais plutôt la résistance à des pratiques totalement inadmissibles.
Aguibou Sogodogo