Le projet de loi portant modification de la loi du 7 février 2012 portant code des collectivités territoriales modifiée par la loi du 14 octobre 2014 continue de diviser les acteurs politiques. Après le boycott dudit projet à l’Assemblée nationale et du Cadre de concertation des partis politiques, l’opposition a décidé de suspendre le dialogue politique et envisage d’organiser une marche de protestation le 23 avril prochain.
Les leaders des partis politiques de l’opposition ont animé le mercredi 13 avril un point de presse à la Maison de la presse.
L’ordre du jour portait sur la saisine de la Cour constitutionnelle contre le projet de loi portant modification de la loi du 7 février 2012 portant code des collectivités territoriales modifiée par la loi du 14 octobre 2014, le retrait de l’opposition du Cadre de concertation et l’annonce d’une marche le 23 avril 2016.
Selon les conférenciers, les partis politiques de l’opposition ont décidé de passer à la vitesse supérieure contre l’esprit du gouvernement par rapport à la mise en place des autorités intérimaires.
“Ce projet de loi sur le code des collectivités territoriales modifié par la loi du 14 octobre 2014 adopté à l’Assemblé nationale indigne les partis engagés dans l’opposition. La volonté démontre éloquemment le refus du gouvernement de tirer les leçons des tentatives antérieures d’organiser les communales et les régionales en faisant fi de la situation sécuritaire générale du pays et des engagements pris par ce même gouvernement dans le cadre de l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger”, a protesté le secrétaire général du Parena, Djiguiba Kéita.
Kéita a ajouté qu’ils n’accepteront plus de s’associer à une quelconque concertation qui ne prend pas en compte les vrais problèmes politiques et institutionnels du pays.
Selon le secrétaire général du Parena, 10 mois après la signature de l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali, le gouvernement est toujours au stade de tâtonnement et de tergiversation là où il a pris des engagements explicites pour l’adoption de textes réglementaires, législatifs voire constitutionnels, la révision de la loi électorale de manière à assurer la tenue d’élections au niveau local, régional et national permettant la mise en place et le fonctionnement du nouveau cadre institutionnel prévu par l’accord.
“En lieu et place d’une approche globale pour sortir le pays de l’immobilisme, nous assistons à de petits arrangements sur fond de calculs politiciens électoralistes”.
Le Collectif des 12 partis politiques de l’opposition conditionne la reprise du processus à la présentation d’excuses du secrétaire général du parti présidentiel, en l’occurrence Dr. Bocary Tréta, la résolution immédiate des questions relatives aux 900 000 cartes Nina qui, selon le Vérificateur général, sont de trop, l’introduction de la biométrie dans le système électoral comme c’est le cas dans la plupart des pays voisins.
Pour dénoncer ces dérives, le Collectif marchera en principe le 23 avril prochain.