Religieux, société civile, CMA, SAM, SYNABEF, les médias, l’opposition politique… l’actuel régime a transformé tous ceux-ci en adversaire. Cela pour la simple raison qu’il n’écoute, n’aime pas les critiques constructives.
Sans effet face aux préoccupations de l’heure, il s’est aussitôt montré orgueilleux devant les conseils extérieurs.
Les religieux et la société civile, ses premiers partenaires, le lâchent pour n’avoir daigné pris en compte leur préoccupation sur la crise qui secoue le Mali. Mahmoud Dicko, Haïdara et temps d’autres n’ont jamais raté une occasion propice pour étaler leur déception du comportement de ce régime qu’ils avaient d’ailleurs menacé de déposer si les choses demeuraient à ce stade précaire.
Pour la CMA, comme un long métrage, le bras de fer a fini en faveur des rebelles qui sont aujourd’hui dans la grâce du pouvoir. Alors qu’il y a deux ans et demi, le capitaine du bateau jurait rendre les égarés du nord en cendre.
Le cas des magistrats et les banquiers, le ton durcit.
En prime, refus de l’Etat de mettre les magistrats dans leur droit. Et ce simple cahier de doléance se révèle en scandale. L’Etat joue au sourd en voyant déjà à ces hommes de droit des enfants gâtés de la République. Ils ont l’indice le plus élevé, qu’est ce qu’ils veulent de plus ? Et les murmures finiront par déduire que ces magistrats veulent faire tomber le régime. ‘’Kabako !’’. Les proches du régime qui sont à la base de cette confirmation, jugée calomnieuse, ont ouvert encore un autre front car les magistrats sont décidés à en découvre cette affaire.
Pour le Syndicat des Banques et Etablissements, il manifeste sa colère depuis un certain temps pour abus de pouvoir. Un des leurs a été injustement enfermé pour des ‘’futilités’’. Face au comportement peu honorable de l’Etat, pour raison ne pas se mêler des affaires de justice, une grève d’une semaine se profile. Le Syndicat aussi est décidé à ne plus jamais se laisser trimbaler par un régime qui, en leur manière de comprendre, se soucie peu des autres.
Les médias, notamment privés, ils sont sur la liste noire du régime. Cela pour la simple raison qu’ils dénoncent les agissements décevants des gouvernants. Ils jurent, par leurs actes, de les museler.
L’opposition politique. Au départ, tout le monde voyait en elle la famille des hommes à abattre car la gestion antérieure, jugée calamiteuse, du pays lui est collée. L’histoire finira par lui donner raison. Elle a prévenu, sur tous les agissements du régime, et les conséquences sont bien visibles aujourd’hui. Malgré tout, le régime s’entête. Il veut organiser les élections communales et régionales dans un pays où tout est fragile. L’opposition dit une fois de plus non et quitte la table du cadre de concertation.
Malgré tout, le régime fonce, tête baissée, et nous mène droit au mur.
Boubacar Yalkoué