C’est une opposition « républicaine malienne », orpheline de ses barons, Soumaïla Cissé, Tiébilé Dramé, qui était face aux journalistes à la Maison de la Presse, hier, pour annoncer la marche qu’elle organise, le samedi 23 avril, contre ce qu’elle considère comme la mauvaise gouvernance actuelle du pays.
Ce point de presse avait pour conférencier principal le Secrétaire général du PARENA, Djiguiba Keïta, dit PPR. Pour la circonstance, il était accompagné par d’autres camarades de l’opposition, à l’image du Secrétaire général adjoint de URD, l’honorable Daouda Touré, Boubacar Karamoko Coulibaly, Mamadou Sanogo, 1er vice-président de PS-Yelen coura, le député de Yélimané, l’honorable Mamadou Hawa Gassama Diaby, l’honorable Kalifa Doumbia, le Secrétaire général de PDES, Nouhoum Togo et d’autres invités.
À cette rencontre, quatre points étaient inscrits à l’ordre du jour. Il s’agit, entre autres, du Cadre de concertation créé entre l’opposition et la majorité ; la saisine de la Cour Constitutionnelle aux fins de contrôle de constitutionnalité sur les lois portant sur les autorités intérimaires ; le retrait des membres de l’opposition de la salle lors de la réunion du Cadre de concertation entre le ministère de l’Administration territoriale et les présidents des partis politiques, le 12 avril dernier ; et l’organisation de la marche du 23 avril prochain.
Rappelons que cette rencontre intervient après que les membres de l’opposition malienne eurent pratiqué, pour la énième fois, la politique de la chaise vide lors des sessions de vote de lois à l’Hémicycle pour montrer leur désaccord avec le traitement qui leur est réservé.
Au cours de la rencontre, le principal conférencier du jour, Djiguiba Keïta, a passé en revue les différents points inscrits à l’ordre du jour. Ainsi, pendant une bonne vingtaine de minutes, le Secrétaire général a essayé d’éclairer la lanterne des journalistes sur les raisons de la sortie des représentants de l’opposition du Cadre de concertation qui existait entre son camp et la majorité.
Selon PPR, la décision de la suspension de participation de l’opposition à ce Cadre a été provoquée suite à l’accusation de tentative de coup d’Etat contre président de la République, pour le 26 mars, portée à leur égard par le Secrétaire Général de RPM, Bocary Tréta. Selon le conférencier, pour un éventuel retour dans ce Cadre de dialogue permanent, l’opposition avait posé deux conditions. Il s’agit pour l’auteur de cette accusation d’apporter soit la preuve de ses accusations, ou, à défaut, de présenter des excuses publiques. Il est à noter qu’à l’heure actuelle, l’intéressé n’a pas encore réagi.
Sur la saisine de la Cour Constitutionnelle aux fins de contrôle de la constitutionnalité des lois portant sur la mise en place des autorités intérimaires, Djiguiba Keïta dira que ses camarades ont boycotté la séance pour la simple raison qu’on leur refusait la parole. Il a également cité des articles de la Constitution, en essayant d’apporter la preuve que cette loi a été votée par la majorité avec des atteintes graves à la loi fondamentale. Dans son intervention, il a invité les autorités en place à donner des éclaircissements sur des restes de cartes NINA « dans la nature », non attribuées, lors de l’élection présidentielle passée et dont le Vérificateur général a fait mention dans son rapport.
Il faut rappeler qu’au cours de la rencontre, les propos du conférencier ont été appuyés par des contributions de ses camarades de l’opposition, notamment celles particulières de l’honorable Mamadou Hawa Gassama Diaby et de l’ancien député, Kalifa Doumbia. Le premier, comme à l’accoutumée, a reçu les acclamations de l’assistance, pour avoir déclaré que deux des trois piliers du Mali sont cassés, à savoir l’Assemblée nationale et l’exécutif. Le troisième pied que l’élu de Yélimané a épargné de ses diatribes étant la presse.
Pour sa part, Kalifa Doumbia, tout comme Boubacar Karamoko Coulibaly, ont, tous deux, exprimé leurs inquiétudes face à la disparation des cartes NINA citées par le Vérificateur Général. Les deux opposants de s’interroger si les autorités n’ont pas fait usage de ces cartes pour tricher lors des deux élections partielles passées.
L’autre temps fort de la rencontre a vu le conférencier répondre à plusieurs questions des journalistes. Il s’agit, entre autres, de la politique de la chaise vide pratiquée, depuis un certain temps, par l’opposition lors des votes des lois à l’Hémicycle.
La rencontre a pris fin sur un appel des opposants au peuple malien à la marche qu’elle projette d’organiser, le samedi 23 avril, pour dénoncer ce qu’elle appelle, les dérives du régime. Notamment « la mauvaise gestion du dossier du Nord, les autorités intérimaires, la mauvaise gouvernance, la corruption généralisée, la dilapidation des maigres ressources du Mali, l’arrogance, le mépris et l’exigence du retour de la paix et de la quiétude dans un Mali uni et prospère ».
Mohamed Naman Keita