La session parlementaire d’avril 2016 en cours est celle de toutes les attentes avec le projet de mise en accusation de l’ancien Président pour haute trahison par la HCJ. Les députés ont du pain sur la planche pour entériner ce projet de loi. Cette session sera riche en rebondissement si l’on en croit aux propos des partisans du mis en cause déterminés à laver l’affront contre leur mentor. Abdrahamane Niang, le Président de la HCJ ira-t-il jusqu’au bout dans sa logique de juger l’ex locataire du Palais de Koulouba pour haute trahison.
Quatre (4) mois après son départ forcé du pouvoir, l’ancien Président malien qui vit en exil au Sénégal a du souci à se faire. La Haute Cour de Justice (HCJ) mise en place par les autorités actuelles veut poursuivre le poursuivre pour haute trahison concernant sa gestion du problème du Nord. Cette localité est aujourd’hui en proie à des attaques terroristes et jihadistes. Pour l’actuel régime, le seul coupable de cette situation inédite est bien ATT. Il lui est reproché d’avoir géré le Nord avec légèreté. Ce qui a eu des répercussions sur la gestion de cette partie du territoire malien par le pouvoir en place. L’annonce de sa mise en accusation est différemment appréciée par les citoyens maliens. Pour les partisans d’ATT, le pouvoir veut faire porter à leur mentor le chapeau d’une situation postérieure à son régime. Il s’agit de l’occupation des régions du Nord par les jihadistes et narcotrafiquants et l’instabilité née de celle-ci.
C’est pourquoi, la décision de la HCJ fait couler beaucoup d’encre et de salives dans les milieux politiques et sociaux, qui en voient en celle-ci une fuite en avant du pouvoir en place. Les partisans d’ATT se disent dépasser par cette mise en accusation de leur mentor au moment où ils se battaient pour son retour au bercail en vue de sceller la réconciliation.
Pour les fans d’ATT, dans un Mali post crise, la principale préoccupation reste la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation nationale. Contre toute attente, le pouvoir veut mettre en accusation l’ex président. Une décision qui crée l’ire de ses partisans qui n’hésitent pas à qualifier la décision de dérive autoritaire. Le hic dans cette affaire est que ceux qui veulent juger l’homme ont partagé son régime en occupant des postes à responsabilité. A cet égard, ils sont comptables de sa gestion du pouvoir.
Certains enfoncent le clou en disant ceci : « Si ATT venait à être jugé pour haute trahison par la HCJ, tous ceux partagé le gâteau national avec lui vont s’expliquer sur leur gestion du domaine à eux confié par l’ex Président », affirmait ainsi un partisan attitré d’ATT sous couvert de l’anonymat.
Même remarque chez ce second : « Pour moi, c’est de la diversion de vouloir juger l’ancien locataire du Palais de Koulouba. Cette décision risque d’ouvrir la boite aux pandores entre partisans d’IBK et ceux de son prédécesseur déterminés à faire échec à ce projet qu’ils appellent de machiavélique visant à ternir l’mage de l’homme. Le régime actuel veut cacher son échec dans la gestion du problème du Nord qui a englouti des centaines de milliards de nos francs dans des pourparlers inutiles », a renchéri ce second interlocuteur.
En tout cas, la décision ravive les tensions entre partisans du régime en place et ceux de l’ancien Président déterminés à laver l’affront ainsi fait à leur mentor. Pour les derniers, l’heure est à la réconciliation des Maliens en vue de faire face aux menaces terroristes présentes dans notre pays. La HCJ ouvre des braises ardentes dans sa volonté démesurer de juger l’homme du 26 Mars 91.
A travers sa gestion consensuelle du pouvoir, il a fait bénéficier à tout le monde les retombées du pouvoir où tout le monde y a trouvé son compte. Personne parmi les hommes politiques ne s’est plaint en son temps d’être laissé au diapason. Ils se sont léché les mains. Aujourd’hui, certains d’entre eux se démarquent du groupe pour se faire une nouvelle mue pour se faire de la virginité. Quel déni de la réalité pour ces gens? S’interrogent les partisans d’ATT qui croient come du fer en la victoire de leur mentor à se tirer d’affaire dans cette histoire de mauvaise gestion.
L’occupation des régions du Nord est venue à la faveur de l’inopportun Coup d’Etat du 22 Mars 2012 qui a eu raison du pouvoir d’ATT. La HCJ se trompe d’adversaires en voulant juger ce grand commis de l’Etat. En ces temps qui courent tous les regards sont rivés sur les membres de la fameuse HCJ habilités à rendre ce jugement. Dispose-t-elle les coudées pour aller jusqu’au bout de ses ambitions ? Attendons de voir.
Comme le disait ce professeur d’université, le péché originel des dirigeants du Mali est le manque de pardon à celui qui a précédé au fauteuil à qui tu as fait du mal pour le chasser de celui-ci (pouvoir). Une pique à l’endroit de tous qui ont forcé le destin pour occuper le fauteuil présidentiel.
A suivre…
Par Hassane Kanambaye