A travers la dernière signature de l’Accord d’Alger, le 20 juin 2015, nous avons pensé qu’une importance étape venait d’être franchie dans le processus de paix et de réconciliation au Mali. De cette date à maintenant plus de 1000 morts constitués de militaires, de gendarmes, de policiers, d’administrateurs, d’Agents de forêts, de civils, de soldats onusiens ont trouvé la mort.
Les coupables indexés étaient naturellement les ennemis de la paix. Mais qui sont donc ces ennemis de la paix ?
Selon le Gouvernement et les Nations, les ennemis de la paix sont les terroristes.
Si cela est vrai, pourquoi, malgré le mandat Robuste confié à la MINUSMA par la Résolution N°2164 en juin 2012, les soldats Onusiens ne luttent pas contre eux ?
Malgré ce bilan macabre, du côté malien, aussi bien que du côté Onusien, pourquoi les Nations-Unies ont elle allégé par la Résolution N°2227 du 27 juin 2015 le mandat Robuste confiée à elle ? A quelle fin alors la MINUSMA agit-elle? A notre grande surprise les Nations-Unies n’ont pas voulu indexer directement les groupes armés du Nord alors qu’il n’y a jamais eu de frontière entre ces terroristes et les groupes armés.
On se rappelle, qu’au début de la rébellion, le MNLA s’est coalisé avec les djihadistes d’Iyad Ag Ghaly, et le MUJAO pour combattre et massacrer les FAMAS à Aguelhoc. Ce tandem a continué de plus belle jusqu’à la proclamation de l’Indépendance de la République de l’AZAWAD en Avril 2012.
Cette stratégie a encore continué même avec la constitution des groupes armés en coordination des Mouvements de l’AZAWAD.
Ni l’Etat, ni le Secrétaire Général des Nations-Unies n’ont daigné mettre en cause cette situation qui continue à donner la mort aux maliens et aux soldats Onusiens et à mettre l’Unité Nationale en mal.
Nous sommes sûres que malgré les gardes fous montés par le Gouvernement du Mali, la communauté internationale et autres organisations sympathisants des groupes armés, des Terroristes et des djihadistes avec barbe rasée vont intégrer les FAMAS nouvelle version.
Les certificats d’appartenance à une Unité combattante d’un mouvement signataire, la définition de l’emploi de l’élément de l’Unité combattante, les limites d’âges etc… ne sont délivrés que par la CMA, sans autre moyen pour l’Etat malien de vérifier ces faits. L’Etat sera encore floué.
Les éléments des FAMAS qui ont vieilli à la tâche se trouveront une fois de plus coiffés par des militaires touaregs ou arabes qui ne savent ni lire, ni comprendre un seul mot en Français, ni un seul mot du langage de commandement. L’Etat se trouve trompé encore lorsqu’on prétend ne pas intégrer les ex-combattants qui ne sont pas de la nationalité Malienne.
Mais, qui de ces ex-combattants se reconnaissent-ils encore comme Maliens ?
N’ont-ils pas proclamé à haute voix, lors du Forum de Kidal du 27 au 30 Mars 2016 dans leur discours introductif : Populations de l’AZAWAD, femmes de l’AZAWAD, jeunes de l’AZAWAD et cela étant assis sous le drapeau de l’AZAWAD ?
Le critère de nationalité pris comme garde fous n’en est plus un, car l’AZAWAD, c’est un autre peuple, un autre but, une autre foi et une autre réalité.
Dans l’entendement des ex-rebelles, la procédure d’intégration devrait être automatique, ce qui ne cadre pas avec les orientations de la partie gouvernementale, qui compte appliquer la biométrie pour identifier les ex-combattants. Au sein même de notre armée nationale, le sujet n’a pas fini d’être traité sous plusieurs angles au cours de l’Atelier de 4 jours du 7 au 10 Avril 2016. Les recommandations issues de cet atelier doivent être remontées au gouvernement et à la communauté internationale qui va nous imposer encore le désirata de la CMA.
Dans ce jeu, il ya une dose de manque de sincérité des groupes armés.
En plus, la question de grades divise la volonté d’aller ensemble à l’intégration selon les normes internationales.
Elle pourra nous amener à un retour en arrière, sinon à la case de départ dans la mise en œuvre d’un accord déséquilibré dès le départ contre l’Etat central.
Cette intégration, comme voulue par la communauté Internationale se fera au déshonneur de forces armées Maliennes, comme ce fut les cas sous Alpha Oumar KONARE et ATT. Chaque président de l’ère démocratique a eu sa pellilule amère d’intégration.
Pour rappel voici ce que l’Etat malien a fait pour les combattants touaregs du Pacte National à l’Accord d’Alger de 1992 à 2012.
Intégration de 2.795 « ex-combattants »
2.315 militaires de l’armée, de la Gendarmerie Nationale et de la Garde Nationale
150 policiers
100 douaniers
150 agents des Eaux et Forêts
180 agents dans les autres administrations civiles
Réinsertion socioéconomique des ex-combattants
Programme d’appui socioéconomique des ex-combattants du Nord-Mali (PAREM)
866 projets individuels ou collectifs d’un coût de 9.691.313 dollars us soit 4.845.656.500 F CFA pour la réinsertion de 9.509 ex-combattants
Pour consolider les acquis du PAREM, le CAR/NORD a octroyé un financement supplémentaire de 4.532.000 dollars US soit 2.266.000.000 F CFA sous formes de prêts à rembourser par le gouvernement.
Autorité pour le développement intégré du Nord Agence de développement du Nord (ADIN/ADN) : ces deux structures ont été respectivement créées pour coordonner le développement du Nord.
Ainsi, l’ADN a réalisé « 3.560.724.033 F CFA à travers les actions ci-après :
Infrastructures socio-économiques de base : 2.009.709.815 F CFA
Promotion de la Micro-finance : 794.209.963 F CFA
Programme de réinsertion socio-économique des jeunes : 666.344.255 F CFA
Organisation de 12 cadres de concertation des acteurs de développement pour la concertation et la mise en synergie des interventions : 90.460.000F CFA
Accord d’Alger pour la restauration de la paix, de la Sécurité et du Développement dans la région de Kidal
L’accord d’Alger pour la restauration de la paix, de la Sécurité et du Développement dans la région de Kidal, signé le 04 juillet 2006 sous l’égide du Facilitateur algérien se présente comme suit :
« Programme décennal de développement des Régions du Nord »
Le forum de Kidal est une disposition de l’Accord d’Alger. Il s’est tenu à Kidal les 23 et 24 mars 2007 et adopté le Document Stratégique de développement des Régions du Nord intitulé « Programme Décennal de Développement des régions du Nord (PDDRN). Il comprend 39 projets-Programmes pour un coût initial estimé à 560,66 milliards de FCFA.
Le coût total actualisé au 31 Décembre du PDDRN s’lève à la somme de 840, 530 milliards de FCFA obtenus et utilisés totalement.
Outre les Projets-Programmes du PDDRN mis en œuvre dans le cadre de l’application de l’accord d’Alger, il convient de citer ceux dits : « lors PDDRM » qui ont été exécutés de 1992 à 2011 au nombre de 293 dont le coût s’élève à la somme de 669,021 milliards FCFA.
Pour le projet PSDDN initié par ATT pour environ 34 milliards FCFA en 2010, n’a pas fini de dévoiler le mystère de son utilisation car aucun bilan officiel de sa réalisation n’est disponible encore.
Le vérificateur est invité à passer par là pour édifier le peuple malien.
Moussa DIAKITE