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Pouvoir-opposition: L’Erreur de casting de Koulouba
Publié le vendredi 15 avril 2016  |  Le Républicain
Conférence
© aBamako.com par A.S
Conférence de presse de Soumaila Cissé
Bamako, le 30 juillet 2015. Le chef de file de l’opposition malienne, honorable Soumaila Cissé était face à la presse à la Maison de la presse. Objectif : échanger avec les hommes de media sur le statut de l’opposition, le rôle du chef de file et donner son point de vue sur l’actualité au Mali




A l’opposition, on ne parle plus de tergiversations du pouvoir à s’ouvrir au dialogue mais plutôt d’une mauvaise foi. Non contents de ne pas être écoutés, les opposants projettent ainsi de prendre la rue enfin, dès le 23 avril 2016 pour dire haut ce qu’ils pensent de la gouvernance actuelle du régime en place qui aurait pu faire l’économie de certaines dérives. La récente loi créant les autorités intérimaires au nord du pays fait partie de ces dérives-là.

Si le pouvoir malien a fini par s’ouvrir au dialogue avec les ex-rebelles de Kidal, les lignes bougent difficilement avec les partis de l’opposition qui sont obligés de sortir les griffes pour se faire entendre. Sur bien de sujets concernant la vie de la nation, les opposants désapprouvent les méthodes du régime IBK qui n’a pas su rassembler au-delà de son camp pour sortir le pays de l’impasse.

Ce qui est clair, un cadre de dialogue aurait évité au gouvernement d’affronter l’opposition au moins sur le cas des autorités intérimaires, ces nouveaux pouvoirs offerts aux groupes armés sur un plateau d’argent. La plainte déposée par l’opposition contre la loi en question montre à quel point les opposants sont déterminés à croiser le fer avec le pouvoir lorsque l’avenir de la nation est en danger par la faute du seul gouvernement.

L’impossibilité d’un dialogue fécond entre le pouvoir et l’opposition procède en fait d’une « erreur de casting » de Koulouba. Tout comme il s’est résolu à dialoguer avec des rebelles armés, IBK aurait du faire violence sur lui-même, en écoutant l’opposition. Cette dernière lui suggère des concertations nationales sur l’accord d’Alger avant toute autres choses. Ces concertations auraient eu l’avantage d’aplanir de nombreuses divergences sur le contenu de l’accord dont l’application butera contre d’autres difficultés.

Qu’auraient coûté les concertations nationales au gouvernement ? A priori rien, sauf qu’elles auraient abouti à l’ouverture d’une période transitoire amenant toutes les forces vives aux affaires. Pourtant, majorité, ex-rebelles, groupes d’auto-défense, société civile et opposition sont tous d’accord que l’union sacrée est plus que jamais nécessaire.
En attendant, de chaudes empoignades sont en perspective entre les Maliens au sujet de l’application de l’accord d’Alger. Déjà, c’est toute la majeure partie des populations du nord, celles qui n’ont pas pris les armes, qui sont opposée aux autorités intérimaires. Et des sujets qui fâchent comme le statut juridique de l’Azawad pourraient diviser davantage.

Soumaila T. Diarra
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