Un diagnostic a été établi afin de proposer aux décideurs des solutions alternatives pour influer sur le taux de chômage et apporter des éclairages sur les déterminants emploi/formation et migration
La salle Wa Kamissoko du Centre international de conférences de Bamako (CICB) a abrité hier la première édition de la journée scientifique de l’Observatoire national de l’emploi et de la formation (ONEF). La cérémonie d’ouverture de l’événement a été présidée par le ministre de l’Emploi, de la Formation professionnelle, de la Jeunesse et de la Construction citoyenne, Mahamane Baby, en présence du directeur régional du Bureau international de travail (BIT), notre compatriote Dramane Haïdara, basé en Côte d’Ivoire.
On notait aussi la présence des directeurs généraux de l’ONEF, Boubacar Diallo, et de l’Agence nationale pour l’emploi (ANPE), Ibrahim Ag Nock. L’événement a mobilisé un parterre de personnalités, notamment les cadres du département, les partenaires techniques et financiers, les universitaires (des enseignants chercheurs et des étudiants), les employeurs et les représentants de la société civile.
Cette journée a entrepris de partager avec l’ensemble des acteurs, les résultats des recherches menées par l’ONEF en 2015 sur le marché de l’emploi et de la formation professionnelle pour conduire à une meilleure orientation des politiques et programmes de lutte contre le chômage, le sous-emploi et la pauvreté, a expliqué Boubacar Diallo. Cette enquête, a-t-il expliqué, a concerné 750 entreprises du secteur formel sur les perspectives de recrutement et les besoins en formation dont le rapport final sera bientôt disponible.
Les échanges ont porté sur des exposés sur l’enquête nationale emploi 2014 (rapport principal) ; l’inégalité et la distribution de revenu au Mali ; le profil du chômage et du sous-emploi ; l’emploi et la politique de l’emploi ; l’insertion des jeunes sur le marché du travail ; la typologie du travail ; les caractéristiques et déterminants de l’emploi informel ; l’insertion socioprofessionnelle des migrants de retour au Mali. Ces thèmes ont été développés par Mme Dembélé Aoua Saran, Massa Coulibaly, Adama Togo, Boubacar Diallo, Issoufi Mouley, Djimé Traoré, tous des experts en la matière. La modération était assurée par Mahamadou Zibo Maïga.
La rencontre avait deux objectifs : faire connaître l’ONEF. Jeune structure dans l’attelage institutionnel de l’emploi et de la formation professionnelle, elle a été créée seulement en 2013 et n’a véritablement pris son envol qu’en 2014. Le deuxième objectif était de faire connaître les statistiques sur l’emploi, la formation, le chômage et la migration. Et, ainsi, d’instaurer un cadre d’échange et de sensibilisation des acteurs venant d’horizons divers sur la problématique du chômage, de la formation et de la migration du travail, d’identifier les préoccupations des employeurs, des demandeurs d’emploi, des structures de formation et des décideurs.
Les participants ont proposé des solutions alternatives afin de diminuer le taux de chômage et d’apporter des éclairages sur les déterminants emploi/formation et la migration.
S’exprimant sur l’opportunité de créer l’ONEF, Dramane Haïdara, un des maîtres d’oeuvre de cette structure avant de poser ses valises au BIT, présentera celle-ci comme un instrument d’aide à la décision voulu par l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA). Sa mission est d’alerter les décideurs sur les orientations du marché du travail dans l’Union. Exceptés deux pays de l’UEMOA, tous les autres se sont conformés à la directive promulguée en la matière, et ont créé une administration dédiée à l’étude et à la collecte des données statistiques en vue d’aider les décideurs dans la prise de décisions.
L’objectif est d’éviter aux Etats le pilotage à vue des politiques de l’emploi dans nos pays et d’arriver, à terme, à un juste équilibrage de l’offre et de la demande dans le secteur du travail par la production de statistiques fiables sur les opportunités d’emplois dans les diverses branches d’activités économiques pour un meilleur cadrage des différentes politiques de formation professionnelle.
Abondant dans le même sens, le ministre Mahamane Baby a souligné que pour un pays qui aspire à une croissance à deux chiffres, comme le nôtre, il est impératif de se doter de ressources humaines de qualité, capables de mettre en place et de soutenir durablement l’organisation managériale du travail. C’est pour cette raison que son département s’est doté de cet instrument prospectif pour mieux asseoir la politique nationale de l’emploi. L’importance des statistiques sur le marché du travail n’est plus à démontrer car elle constitue la clé du succès des politiques et programmes de lutte contre le chômage et la pauvreté. Elle permet également de comprendre les tendances du marché du travail, en ce qui concerne l’évolution de la population active, le taux de chômage, les compétences et qualifications recherchées par les entreprises et les besoins futurs en matière de formation.
A. O. DIALLO
Source: Essor