Même si le ministre de l’élevage et de la pêche, ainsi que la commission développement rural de l’assemblée nationale minimisent les attentes des millions d’habitants de la zone couverte, il n’en demeure pas moins que les faits reprochés à certains acteurs dans la gestion de PROGEBE sont très graves. En attendant que l’histoire se charge de les rappeler que le Mali doit venir avant tout, petit à petit, la vérité fait son chemin. Sur la sellette, le Ministre Tréta et non moins secrétaire général du RPM, son DNPIA Amadou Dembélé, l’ex coordinateur du projet Ousmane Traoré et la DFM Yagaré.
A quand le réveil des députés des zones couvertes par le PROGEBE qui n’existe pas sur le terrain, mais qui continue de bouffer les millions du contribuable sur le papier à travers des cadres véreux ? Telles sont les questions que les millions de bénéficiaires commencent à se poser dans les 11 communes cibles du projet. Du côté de Yanfolila, l’honorable Yaya Sangaré qui semble être un adepte du sensationnel est indexé pour son silence coupable sur ce dossier. Le président de la commission développement rural, sur qui les bénéficiaires avaient placé leur espoir est accusé de trainer le pied, voire de faire l’impasse sur les manquements à la gestion de ce projet. A-t-il reçu la visite alléchante de l’ex coordinateur ou a –t-il été rattrapé par des considérations politiques ? Sans écarter aucune piste, les bénéficiaires ne comptent pas que sur le vote sanction pour rappeler à IBK et au RPM que la roue tourne pour tous les Maliens. Plusieurs mesures seraient envisagées par les populations en concertation avec les maires des différentes communes victimes. Si les recommandations de la commission développement rural ne tombent pas dans un bref délai pour recadrer la situation, les marches et Sit-in seraient prévus dans les localités concernées. Quand on sait que les crises meurtrières à répétition entre les éleveurs et les agriculteurs auraient pu trouver leur solution dans la zone d’intervention du PROGEBE, il y a lieu de se poser des questions sur le silence du Ministre Nango Dembélé. La nomination d’un certain Seydou Diakité qui n’a pas laissé que de bons souvenirs, sous le Ministre Seydou Traoré comme chef de cabinet a rendu les observateurs septiques sur les chances de réussite du Ministre Dembélé. Dans nos prochaines parutions, nous allons revenir sur les casseroles de ce chef de cabinet, notamment dans la fameuse affaire de la lutte contre les criquets pèlerins. Un coordinateur relevé qui continue à cosigner les sorties d’argent avec un responsable administratif et financier à la retraite depuis 2014 avec la complicité de la DFM tout le long de 2015 Dr Ousmane Traoré puisque c’est de lui qu’il s’agit, est un coordinateur qui ne manque pas de kilo pour rappeler à qui veut l’entendre que la lutte contre la corruption est un vain mot. Relévé depuis mars 2015 de son poste de coordinateur du PROGEBE, il a continué pendant tout le reste de l’année à effectuer des mouvements sur le fonds du projet en complicité avec un responsable administratif et financier à la retraire depuis 2014, sans mener aucune activité sur le terrain. Où va l’argent décaissé ? A cette question, nos investigations ont apporté la réponse. La demeure somptueuse évaluée à plus d’un milliards de FCFA à sotuba ACI et l’envoi de ses enfants pour des études à l’étranger sont des indices qui serviront les limiers au moment opportun. Un fonctionnaire malien peut il se permettre le luxe de construire une maison d’un tel standing ? Pour les observateurs, la réponse est non. Que le docteur nous explique la provenance de cet investissement hors du commun. En attendant, les bénéficiaires n’ont aucun doute vue le sort réservé à PROGEBE avec des activités inachevées et non exécutées. Se sentant abandonnées, les populations ne savent plus que faire pour bouger les lignes au niveau des autorités. Finalement, ils ont placé leur espoir au président de l’Assemblée Nationale Issiaka Sidibé pour la continuité du projet. LES FAITS TETUS Sans fouiller dans les activités du projet pendant le financement de la BAD et FEM (2009 – 2014), malgré les irrégularités et incohérences, nous allons nous limiter pour l’instant aux deux années de financement national sur le Budget Spécial d’ Investissement (BSI). Rien qu’à ce niveau, il ya de quoi réhabiliter la guillotine dans notre pays. Comment des cadres qui ont étudié aux frais du contribuable ont pu tomber aussi bas, s’interrogent tous ceux qui ont eu un écho de la mésaventure de PROGEBE-Mali. Pendant que ce projet sous régional est en pleine activité de consolidation en Gambie, en Guinée et au Sénégal, dans le Mali d’IBK, il est tout simplement désintégré. Sans coordinateur depuis mars 2015, PROGEBE qui dispose pourtant du financement nécessaire jusqu’en 2017, a été complètement désintégré par le Directeur National des Productions Animales et Industrielles, Amadou Dembélé sur ordre du Ministre Tréta. Conséquence, le personnel indispensable à son fonctionnement fut affecté ailleurs en catimini. Les mobiliers, les climatiseurs et autres du projet ont été volés. Paradoxalement le projet qui existe toujours sur papiers continuait de recevoir son financement sur le fonds BSI et de le décaisser. Pis, il a mené comme par miracle des activités à cout de millions sans personnel, ni bureau. Pour effacer tous les traces du PROGEBE afin de ne plus avoir à rendre compte, le DNPIA s’acharne de nos jours sur les véhicules des experts. Le document d’exécution budgétaire au titre de 2015 atteste le montage grotesque du DNPIA et de l’ex coordinateur pour justifier les dizaines de millions avalés à travers les activités fictives. Comme exemple au titre des activités du 2ème semestre 2015, 2 concertations chiffrées à 2 millions de FCFA, un centre à 8 millions de FCFA, 2 parcours de 100 ha à 4 millions, 100 Km de piste à 7 500 000 FCFA, 9 forages équipés à 8 500 000 FCFA, salaire du personnel d’appui 2 millions, 2 missions à 20 millions et un bâtiment réception provisoire à 25 millions de FCFA. Sans vouloir être exhaustif, au total les 200 millions de financement BSI du projet dépensés pour leur propre besoin ont été justifiés ainsi. Selon un maire d’une commune bénéficiaire, aucune de ses activités n’a été réalisée. Pour couper court à toutes les rumeurs, il invite le Ministre Nango et la commission développement rural à une visite de terrain pour se rendre compte du désarroi de la population. Pour lui, PROGEBE ne peut pas finir ainsi. A suivre et à poursuivre ! Lamine Diallo
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