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Ridicule Plainte Pour recel et abus de confiance contre AOK: 14 ans après sa retraite politique, qui en veut à l’ancien président de la République?
Publié le samedi 16 avril 2016  |  Infosept
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© AFP

Photo: Alpha Omar Konare




Comme une pluie dans un ciel d’été, l’annonce d’une plainte contre l’ancien président de la République est tombée tel un couperet. Un certain Moussa Diallo, malien résidant en France dépose, à la surprise générale de tous, une plainte contre AOK pour dit-il: « détournement, blanchiment aggravé, extorsion et association de malfaiteurs dans une affaire de 200 kilos d’or». Considéré comme l’une des figures emblématiques du Mouvement démocratique, il menait tranquillement sa vie dans sa résidence d’Etat à Titibougou. Celui qu’on n’a pas réussi à faire parler jusqu’ici depuis son départ du pouvoir le 08 juin 2002, parlera-t-il enfin pour lever toute équivoque sur cette affaire et blanchir son image que certains tentent de ternir, vaille que vaille ? La question qui taraude plus d’un, loin de la question du délai de prescription légale pour une telle plainte, est celle de savoir quelle anguille sous roche ce réveil brusque de M. Diallo cache-t-il ? La justice Française est-elle, du reste compétente pour connaitre d’une telle affaire si tant est qu’elle était fondée ? A qui profite l’humiliation d’Alpha Oumar Konaré?

L’histoire politique du Mali contemporain retient que jusqu’ici, M. Alpha Oumar Konaré aura été le seul président à avoir exercé le pouvoir pendant deux mandats et à le remettre à son successeur sans coup férir, lui qui a été le premier président du Mali multi partisan et démocratique. Depuis son départ du pouvoir, il n’a jamais daigné se prononcer sur sa gestion comme sur celle de ses successeurs, préférant le silence à un activisme politique. Ce comportement de celui qui avait promis qu’il ne serait jamais un ancien militant a fini par faire de lui un mythe dont nul jusqu’ici n’a pu connaitre le secret et les raisons. Il ne s’est jamais prononcé publiquement sur un sujet d’intérêt national, hormis ce qu’on a pu lui prêter comme propos à l’occasion des festivités du cinquantenaire. Et même pendant la grave crise socio-politique et sécuritaire qui a secoué le Mali en 2012. Cette attitude interprétée par ses détracteurs, comme une fuite de responsabilité, met les autorités actuelles dans une situation de crainte vis-à-vis d’un homme qui aurait plus d’un tour dans son sac. Toutes les tentatives de rapprochement du président IBK avec son ex patron AOK ayant été vaines, il est fort à parier que cette plainte ne soit pas fortuite. Elle ne saurait non seulement être l’initiative du seul plaignant, mais semble être enclenchée à dessein pour salir l’image d’un homme dont on redoute un retour possible en 2018. Ce panafricaniste convaincu qui fut le véritable artisan de la création de l’Union Africaine dont une des salles portent à juste titre son nom aura été de tous les combats politiques depuis les premières années du stupide coup d’arrêt de la bande de GMT, le 19 novembre 1968. L’auteur du passeport de la CEDEAO, a marqué ses dix années de pouvoir par une méthode de gestion et de gouvernance axée sur une multitude d’initiatives et de programmes, que si elle était critiquable n’en demeure moins un modèle pour le Mali en ces temps qui courent. Qu’on l’aime ou qu’on le haïsse, Il apparait aujourd’hui comme le Père du Mali moderne dont les grands projets continuent à porter sa marque et sa vision. Il aura montré la voie pour une sortie honorable en se retirant du pouvoir au moment où partout en Afrique on ne faisait que tripatouiller les constitutions pour se maintenir. En jetant un regard rétrospectif sur quelques éléments du bilan de la gestion du Mali sous Alpha, il ressort des grands projets et programmes dont notamment : le rapport Mali 2025, le document de référence dont fut issu le CSLP 2002-2006, CSRP 2007-2011, le CSRP deuxième génération 2012-2017 revu et corrigé à la suite du coup d’Etat et qui deviendra bientôt le CREDD 2016-2018 dont s’inspire toujours le gouvernement et tous les partenaires techniques et financiers (PTF). A cela, il faut ajouter les programmes phares que furent la politique réussie des CSCOM, les différents Programmes décennaux comme, le PRODESS, Programme décennal de la Santé, le PRODEC, Programme Décennal de l’Education, avec son bras financier PISE I et II, qui a permis de construire une école ou un CED dans chaque village du Mali pour relever le taux de scolarisation des enfants et la création de la première Université du Mali. Le PRODEJ, Programme Décennal de la Justice, qui a enclenché le processus de réforme et de modernisation de la Justice. Quid de l’organisation réussie en une politique de développement de la première Coupe d’Afrique des Nations où furent conceptualisés et mis en œuvre des valeurs sociétales maliennes le DIATIGUIYA et la MAAYA. Mais l’une des grandes réformes de l’ère AOK fut sans nul doute la décentralisation dont la première étape fut la communalisation qui donna naissance aux 703 communes. Son approfondissement à travers la régionalisation a été retenu comme l’une des solutions à la crise actuelle que vit le Mali. Celui qui fut l’auteur de ces grandes réformes sans qu’on ne retienne de lui une gouvernance à scandales, ne saurait être coupable de tant de péchés d’Israël que lui reproche la plainte de M. Moussa Diallo. A lire d’ailleurs son supposé chef d’accusation, on ne retient nulle part que le président Alpha fut personnellement impliqué dans de telles affaires. Que son chauffeur ou son beau-frère se soit même rendu coupable ou non ne fait nullement d’AOK l’auteur à répondre de ces actes. La faute ici comme ailleurs est toujours personnelle. C’est pourquoi cette plainte n’est ni plus ni moins qu’une grotesque machination, un montage de toute pièce pour dénigrer un homme dont le seul tord aura été son grand silence. Vivement donc les mémoires d’un ancien président pour connaitre ses vérités.
Youssouf Sissoko
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