NEW YORK (Nations unies) - Un haut responsable des Nations unies a exprimé mardi la crainte que le conflit au Mali puisse avoir des retombées sur la sécurité dans l`est de la Libye en raison des "liens ethniques ou idéologiques" entre groupes extrémistes maliens et libyens.
"La sécurité dans l`est de la Libye représente un grave défi pour le gouvernement", a souligné Tarek Mitri, représentant spécial de l`ONU en Libye, devant le Conseil de sécurité. "L`opposition de groupes armés radicaux à l`intervention militaire au Mali pourrait aggraver la situation étant donné les affiliations ethniques et/ou idéologiques et la porosité des frontières en Libye", a-t-il ajouté.
"De hauts responsables libyens que j`ai rencontrés récemment se sont montrés inquiets de la situation dans l`est et se sont engagés à fournir une meilleure sécurité à la communauté diplomatique et aux citoyens de Benghazi", a-t-il déclaré.
La semaine dernière, plusieurs pays européens, dont la France qui est intervenue au Mali et des pays ayant soutenu cette intervention (Royaume-Uni, Allemagne), ont appelé leurs ressortissants à quitter Benghazi en raison d`une "menace spécifique et imminente" contre les Occidentaux. Londres a aussi fait état lundi d`une "menace potentielle" contre l`ambassade britannique à Tripoli.
Interrogé lors d`un point de presse, M. Mitri a précisé qu`il exprimait ses "craintes" d`un débordement du conflit malien mais que rien ne lui permettait d`être "plus spécifique". "Beaucoup de ce qui est dit sur les possibilités de débordement de la violence au Mali vers la Libye est spéculatif", a-t-il averti. "Nous ne savons pas quand ni comment ces retombées pourraient intervenir".
"J`exprimais simplement la crainte, a-t-il expliqué, que des groupes en Libye qui ont des liens ethniques ou idéologiques avec ceux qui combattent au Mali et qui sont opposés à l`intervention militaire au Mali pourraient vouloir exprimer cette opposition par des actions militaires à l`intérieur de la Libye".
M. Mitri a par contre minimisé la possibilité que des militants ou des armes aient pu venir de Libye pour participer à la prise d`otages sur un site gazier en Algérie. "C`est plausible, il y a des armes en Libye et la possibilité existe mais il n`y a aucune preuve que ce soit le cas", a-t-il déclaré.