Son domicile est l’un des rares sites constamment éclairé au quartier Korofina-sud et nonobstant les coupures intempestives d’électricité en cours. Mais détails assez étranges: l’on n’y entend ni n’y perçoit, à première vue, le moindre bruit de moteur ou de trace d’installation solaire. Alors d’où nous vient cette électricité ? Bizarre !
Après investigations, il nous revient que c’est bien un groupe électrogène d’une très, très grande capacité qui entre en fonction à la suite d’une coupure d’électricité au domicile du ministre Frankaly Keïta sis au quartier Korofina-Sud.
Le moteur en question, nous apprend-on, supporte toutes les charges domestiques (ventilateurs, climatiseurs, réfrigérateurs, ampoules, entre autres appareils électro-ménagers). Autant dire que les Keïta, ne connaissent pas les coupures d’électricité. Tout baigne dans la lumière et la fraicheur. Ce, pendant qu’une grande majorité de la population broie du noir au propre comme au figuré.
C’est par crainte de la réaction de celle-ci, que le Ministre a pris des «mesures d’accompagnement». Afin de n’attirer l’attention et surtout la colère de ses concitoyens, il a fait munir le groupe d’un silencieux très perfectionné. En somme, même tournant en plein régime, l’engin n’émet presque pas de bruit. «On peut même entendre le craquement d’un brin d’allumette pendant qu’il marche. Rien à voir avec les groupes ordinaires très bruyants», nous-signale-t-on.
Le maître des lieux ne s’est pas arrêté là. En cas de coupures très fréquentes les nuits, il prend la précaution de faire éteindre toutes les ampoules à l’extérieure. Seul l’intérieur reste éclairé et…, climatisé. Ainsi, Monsieur le Ministre et sa famille peuvent dormir la conscience tranquille. Ils auront au moins évité à leurs concitoyens la nuisance sonore et visuelle. Piètre consolation !
Evidemment, tout le monde y compris, notre bon ministre, a le droit de s’octroyer un groupe électrogène. Le devoir lui impose cependant de fournir de l’électricité de façon permanente à ses concitoyens dans le plus grand besoin. En a-t-il les moyens ? Ô que si ! (Lire : «EDM S.A - Quand l’histoire donne raison à feu Alkaly Keïta»…)
Quant à la morale politique (l’homme s’avère un cadre politique avec des ambitions inhérentes et légitimes), la morale politique disions-nous, lui impose d’éteindre ce groupe pour silencieux qu’il soit. Ce, non par crainte d’une réaction de ses voisins (il n’en aura jamais dans l’immédiat), mais plutôt de l’image négative qu’il véhicule en sa qualité d’homme politique, en constante quête de suffrages de ses voisins. Ces potentiels électeurs auront certainement à lui rappeler certaines choses les jours de scrutin. C’est la règle du jeu !
B.S. Diarra