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Report de la marche de l’opposition: Un geste d’humanisme ou une séduction de l’électorat ?
Publié le lundi 18 avril 2016  |  Le Prétoire
Conférence
© aBamako.com par A.S
Conférence de presse de Soumaila Cissé
Bamako, le 30 juillet 2015. Le chef de file de l’opposition malienne, honorable Soumaila Cissé était face à la presse à la Maison de la presse. Objectif : échanger avec les hommes de media sur le statut de l’opposition, le rôle du chef de file et donner son point de vue sur l’actualité au Mali




Très remontée contre le régime en place, l’opposition politique projetait une grande marche contre, dit-elle, la mauvaise gouvernance, la gestion du nord, l’arrogance et le mépris. Des sujets qui semblaient intéresser l’opinion nationale. Mais la maladie du Chef de l’Etat est venue gâcher l’affaire de ses détracteurs.
Quelques heures après l’annonce d’une grande marche de protestation contre la mauvaise gouvernance qui, selon l’opposition, caractérise le régime IBK, la triste nouvelle est tombée. Un communiqué officiel fait état de l’opération du Président de la République dans un hôpital à Paris, confirmant ainsi les rumeurs sur l’état de santé du «Vieux». Dès l’annonce de cette nouvelle, après une période d’émoi, ils étaient nombreux les Maliens à se poser la question sur l’opportunité d’une marche contre le régime pendant que le premier responsable était hospitalisé. Aux yeux de certains observateurs, c’était un test de maturité et de républicanisme de l’opposition. Si certains politiques souhaitaient voir l’opposition maintenir cette marche afin de trouver des arguments pour combattre ses dirigeants, d’autres priaient de toute leur force afin qu’elle évite cette erreur. Car, argumentent les analystes, au regard de la mobilisation du peuple malien autour de la victime, maintenir une marche dans ce contexte serait une erreur fatale politiquement parlant.
Au moment où les commentaires prospéraient sur l’opportunité du maintien ou de report de cette marche prévue pour le samedi 23 avril 2016, les partis politiques de l’opposition ont tranché. Ils ont décidé de surseoir à la marche pour raison de santé du Chef de l’Etat. Car, expliquent certains responsables de l’opposition, avant la politique, nous sommes tous des humains et des Maliens. Personne ne doit chercher à tirer profit du malheur, surtout de la maladie de son prochain. Par humanisme, argumentent certaines sources proches de l’opposition, il a été décidé d’ajourner la marche.
Mais, pour d’autres, l’opposition n’avait pas le choix. Sauf si elle ne maîtrisait pas la mentalité de nos concitoyens. Or ce n’est pas le cas. Sachant que la victimisation est une arme fatale de séduction des Maliens, elle aussi se lance dans ce jeu. Donc, en pareille circonstance, elle ne pouvait que retarder sa manifestation. Faute de quoi, elle allait se mettre sur son dos l’électorat qui n’est jusqu’à présent pas totalement acquis à sa cause. En plus, soutient cet autre observateur, en décalant cette marche, l’opposition se dédouane du mauvais cliché qu’on lui colle. A savoir « l’apatridie » et le goût démesuré pour arriver au pouvoir. En posant cet acte, elle dément toutes ces accusations et séduit l’électorat. Dans tous les cas, tous les commentaires concernant le report de cette marche concluent que ce geste de l’opposition est certes sage et humain, mais qu’il tient compte des enjeux électoraux.
Abdoulaye KONATE
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