Un collectif de personnalités membres du mouvement démocratique s’insurge contre la sortie du livre «Le Mali sous Moussa Traoré». Dans une déclaration ouverte à la signature, le collectif, «Non à la falsification de l’histoire du Mali», accuse les auteurs de ce livre de vouloir réécrire l’histoire de notre. Leur déclaration est signée entre autres par Pr Ali Nouhoum Diallo, Mme Sy Kadiatou Sow, PPP, Mohamedoun Dicko. «Nous vous proposons un extrait de la déclaration.
Les auteurs de l’ouvrage contre la démocratie malienne ont la prétention d’établir la «vérité» sur la période de l’histoire du Mali, de 1968 à 1991, période du règne de Moussa Traoré et de ses compagnons. Mais l’amnésie collective des falsificateurs, dont le peuple malien est en droit d’attendre davantage de rigueur intellectuelle d’autant qu’ils font partie des maîtres de nos écoles et facultés, eux qui ont oublié que le même Moussa Traoré, parlant d’eux, disait, en mars 1987, dans une interview accordée à Jeune Afrique: “le parti n’existe pas. Seuls des malhonnêtes m’entourent, tous mes compagnons sont corrompus”.
Non! La provocation et la récupération de ces non repentis du régime UDPM ne passeront pas car l’Histoire et le Peuple ont déjà rendu leur verdict sans appel qui retient de Moussa Traoré :
-Un dictateur obscurantiste, sanguinaire et assoiffé de pouvoir, connu pour sa « couronne d’enfer » sur la tête des Maliens , ses propos obscènes concernant les dessous de pagnes des Maliennes servant de linceuls de leurs enfants qu’il jurait de tant massacrer qu’il ne se trouverait pas suffisamment de cretonne et de percale au marché pour les ensevelir ;
-Le Carré des Martyrs, aménagé par les combattants de la liberté dans le feu de l’action, où dorment des centaines d’innocents victimes de son courroux et pour lesquels les forces armées et de sécurité du Mali ont présenté leurs excuses et demandé Pardon au peuple malien, lors de la Conférence Nationale tenue du 29 juillet au 12 août 1991;
-Sa condamnation à mort par deux fois par la justice de son pays pour crimes de sang et crimes économiques.
Tenter, dans le contexte actuel, de délégitimer la lutte sacrée du 26 mars 1991, est tout simplement indécent et incongru.
L’exercice auquel se livre l’équipe de M. Djibril Diallo, celui-là même qui avait démissionné de son parti unique constitutionnel en 1991 au motif qu’il avait atteint son seuil d’incompétence, aussi légitime qu’il soit, devrait être empreint d’honnêteté intellectuelle, parce que la vérité historique ne doit pas être une vérité partielle et subjective. Une lecture de leur ouvrage fait croire à certains adultes et jeunes qui n’ont pas vécu cette période d’enfer, que Moussa Traoré fut un bâtisseur, un homme bon et qui n’a fait que du bien. Le livre occulte à dessein les bagnes mouroirs, les purges permanentes entre putschistes eux-mêmes».