Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a indiqué avoir "perdu contact" samedi avec trois collaborateurs en mission à Abeibara, à environ 140 km au Nord de kidal (nord-est), dans un communique lundi.
"Nous ignorons à ce stade les raisons de cet incident et n’entendons pas faire de spéculation", a confié le chef de la délégation du CICR au Mali, Christoph Luedi, ajoutant que tout est fait "pour les ramener chez eux au plus vite".
Selon Valéry M’Baou Nana, porte-parole du CICR, l’équipe portée disparue se rendait dans la localité de Dachisak, près d’Abeibara pour une mission humanitaire d’évaluation des besoins des populations, quand elle a été interceptée en chemin, vers Kidal.
"Le CICR est en contact avec toutes les parties présentes dans le Nord du Mali afin d’assurer le retour de ses collaborateurs dans les meilleurs délais", indique le communiqué.
Au cours de l’année 2015, 78 contraintes d’accès à certaines régions du Mali par des organismes humanitaires ont été recensées, selon un rapport du Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) publié fin janvier.
Le rapport indique que 61% des contraintes d’accès enregistrées ont concerné les violences contre le personnel, le bien et/ou les infrastructures humanitaires.
Les régions concernées par les contraintes d’accès sont Gao (38, Nord), Tombouctou (31, Nord), Mopti (5, Centre) et Kidal (4, Nord).
Depuis 2012, le Mali connaît une crise sociopolitique et sécuritaire sans précédent du fait de groupes jihadistes sui au déclenchement d’une rebellion initiée par le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA, mouvement armé Touareg) pour exiger "la gestion autonome" des régions du nord, se sont installés dans le pays.
Ces groupes qui ont été en grande partie chassés à la suite d’une intervention militaire internationale, de la France en particulier, subsistent encore dans certaines zones du nord, n’hésitant pas à s’en prendre aux forces maliennes, étrangères, et onusiennes (déployées dans le pays en juillet 2013).
Ils s’en sont également à plusieurs reprises pris à des humanitaires et parfois même, à des ambulances.
Dans un rapport publié en décembre 2015, la Mission des Nations Unies au Mali (MINUSMA) a indiqué que l’insécurité continue de nuire à l’accès et aux activités des organismes humanitaires, entravant ainsi le retour des déplacés et réfugiés et provoquant de nouveaux déplacements dans le nord du Mali.
Selon OCHA, au plus fort de la crise, en mai 2013, près de 500.000 personnes étaient déplacées à l’intérieur et à l’extérieur du Mali.
Actuellement, ils sont près de 50.000 déplacés internes et environ 138.000 réfugiés maliens au Burkina Faso, en Mauritanie et au Niger.
RKO