Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratiques    Le Mali    Publicité
aBamako.com NEWS
Comment

Accueil
News
Société
Article
Société

Assainissement: Pourquoi Bamako est toujours sale?
Publié le mardi 19 avril 2016  |  Le Repère
Opération
© aBamako.com par A.S
Opération d`assainissement dans les rues de Bamako
Bamako, le 10 février 2015. Les agents balayeurs de la société de nettoyage Ozone Mali ont procédé à une grande toilette sur le boulevard du peuple.




Dans le souci de rendre propre la ville de Bamako pour lui donner un nouveau visage à l’image des autres capitales, la mairie du District de Bamako a lancé, en février 2015, un projet d’assainissement avec Ozone Mali, filiale du Groupe marocain OZONE, pour un montant de 9 milliards de FCFA pour une durée de 8 ans. Un an après son lancement, Bamako peine à se vider de ses montagnes de décharges, les voies publiques sont ensablées, les agents d’Ozone, de moins en moins, visibles sur le terrain. Une situation que bon nombre de citadins ne comprennent pas. Qu’est-ce qui explique cette marche à reculons ? Reportage.

Selon le Directeur d’Exploitation, Adama Koné, au démarrage du projet, il s’agissait de désensabler toutes les voies d’abord pour une mise à niveau de toutes les grandes artères, mais aussi des routes secondaires bitumées. C’est pourquoi, les agents étaient déployés en groupe pour bien faire ce travail préalable, explique M. Koné. « Il n’y a eu ni diminution ni retrait, mais plutôt un redéploiement des agents sur le terrain pour pouvoir couvrir les quelques 375 km de routes bitumées que compte la ville de Bamako », a ajouté M. Koné.

Donc, les gens avaient l’habitude de voir des regroupements d’agents pour faire le désensablement, mais aujourd’hui ne voient par exemple qu’un agent à chaque kilomètre, parce que celui-ci n’effectue que le balayage. Alors que dans le temps, il fallait 2 ou 3 personnes pour mener les mêmes actions sur la même distance. Ce redéploiement permet de bien couvrir les grandes artères de la ville, mais également les voies secondaires bitumées, affirme M. Koné.
Sur cet aspect, les agents de terrain approchés, ont fait savoir que certains ont dû quitter parce qu’au début il y avait trop de retards de salaires. Mais, par la suite, c’est devenu régulier, précise Mme Traoré Maïmouna Diarra, la trentaine révolue. Qui se dit satisfaite du fait qu’elle arrive à joindre les deux bouts tant bien que mal avec son travail.

Par contre, des agents expliquent que le travail par groupe a été réduit par mesure de rétorsion contre les bavardages. Autre explication donnée, c’est la spécificité de la vile de Bamako. D’après Ozone Mali, dans l’épicentre de la capitale, les voies sont très engorgées, certaines routes trop chargées en matière de circulation, d’autres très occupées par les gens. Ce qui leur complique davantage la tâche. Qu’à cela ne tienne, à chaque kilomètre il y a un agent pointé, chargé de faire le balayage et parfois 2 ou 3 agents en fonction des voies et des besoins, rassure le Directeur d’Exploitation. Aujourd’hui, sur le volet « Balayage » 92% des objectifs ont été déjà réalisés, s’est félicité M. Koné.

Par ailleurs, le Directeur d’Exploitation d’Ozone Mali n’a pas passé sous silence les difficultés auxquelles l’entreprise est confrontée. On retiendra de lui que, 50% des décomptes de la société ne sont pas encore payés par l’Etat, de février 2015 à nos jours. Toutes choses qui jouent sur la qualité de leurs prestations vis-à-vis des populations, mais aussi et surtout, sur les relations entre la structure et ses agents, si l’on en croit M. Koné. Et de poursuivre : « Bamako fait plus 240 000 km2 pour plus 2 500 000 habitants. La production de déchets par jour fait environ 1470 tonnes soit 2940 m3, donc cela demande des gros moyens pour mener à bien notre mission. Mais, le manque de paiement de nos décomptes de la part de l’Etat nous bloque dans notre travaille ».

Certes, l’Etat et l’entreprise Ozone Mali ont le devoir d’accomplir cette mission d’assainissement. Mais, les citoyens eux-aussi ont un rôle primordial à jouer pour y arriver. C’est pourquoi, le Directeur d’Exploitation d’Ozone Mali insiste sur l’implication et l’adhésion des populations pour la pérennisation et l’appropriation des acquis de ce projet. Pour Adama Koné, si les citoyens jettent les déchets ou déversent les ordures sur les routes parce qu’il y a une société qui est chargée de nettoyer cela, Bamako ne sera jamais une ville propre. Donc, il faut que chacun joue sa partition pour la sauvegarde de l’environnement, c’est-à-dire de la santé, gage de tout développement.

Ahamadou Touré
Commentaires