Un véhicule et ses passagers du Comité International de la Croix Rouge, ont été enlevés samedi, près d’Abeïbara. Le véhicule transportait une équipe d’évaluation des besoins humanitaires des populations. Le CICR a créé deux cellules de crise pour essayer de retrouver ses agents le plus rapidement possible.
joint au téléphone par nos confrères de Studio Tamani, la porte-parole du CICR, Valéry M’Baou Nana,a confirmé l’information. « Je confirme effectivement qu’une équipe du CICR qui partait de la localité de Dachisak, près d’Abeibara pour une mission humanitaire d’évaluation des besoins des populations, et qui faisait chemin vers Kidal, a été interceptée. Et nous avons perdu contact avec cette équipe là depuis samedi. Ceci est une illustration d’ailleurs du problème de sécurité que nous rencontrons. Nous essayons maintenant de faire tout ce qui est possible pour pouvoir les retrouver le plus rapidement et de savoir qui est responsable. Pour ce faire, il y a au moins deux cellules de crises qui ont été mises en place : une à Bamako et une autre au niveau de Genève au siège du CICR. Il est question pour ces cellules d’activer tous les réseaux possibles, de rencontrer tous les acteurs afin de pouvoir localiser nos collègues et de pouvoir les libérer le plus rapidement possible. C’est la priorité que nous avons aujourd’hui ».
Cet enlèvement intervient alors que la semaine dernière trois soldats français ont trouvé la mort à Tessalit dans l’explosion d’une mine au passage de leur véhicule. Le groupe jihadiste Ançardine a revendiqué leur mort dans un communiqué publié par l’agence mauritanienne Alakhbar. La force Barkhane n’a pas confirmé cette revendication. Selon son représentant, il faut maintenir la pression sur les groupes terroristes afin d’anéantir leur capacité de nuisance. La force Barkhane travaille ainsi à développer des moyens et équipements pour empêcher la confection des engins explosifs par les jihadistes. Le représentant de la force Barkhane au Mali, le Général Lafont-Rapnouil, est resté prudent sur la revendication du groupe d’Iyad Ag Ghaly. « Je peux juste vous dire que j’ai vu dans la presse une revendication d’Ansar Dine, mais je ne saurai pas vous confirmer cette information. Ce qu’il faut bien comprendre d’abord, c’est que ce mode d’action est un petit peu une démarche du faible au fort. On voit bien que les groupes armés terroristes ne sont plus aujourd’hui en mesure de mener des actions de force.
Bien sûr, nous développons énormément de modes d’action pour lutter contre cette menace : la première c’est bien sûr tout ce qui concerne les équipements, la mise en place de véhicules blindés de plus en plus sophistiqués et on renforce cette capacité régulièrement. Bien sûr ensuite, c’est dans les modes d’action et dans les procédures que l’on met en œuvre, la reconnaissance des points jugés dangereux.
Et puis derrière, on a également des moyens très sophistiqués de recherche, de manière à pouvoir identifier la façon dont ces engins explosifs ont été confectionnés, identifiés ceux qui les ont mis en place parce que l’objectif, c’est bien in fine d’aller attraper, ceux qui confectionnent ces explosifs, et il y en a quand même relativement peu, et puis de pouvoir détruire les fabriques de construction ».
Maliki Diallo avec Tamani