Le premier ministre Modibo Keita a présidé lundi dernier au centre international de conférence de Bamako (CICB), la 13ème session ordinaire du conseil national de la sécurité alimentaire.
La rencontre s’est déroulée en présence de Mr Abdel Kader Sidibé, maire de la Commune III, Mme Fatouma Seid, présidente Résident de la FAO au Mali, plusieurs autres personnalités.
Selon Mme, malgré la bonne campagne 2015-2016 (avec une production céréalière estimée supérieure à 15% à celle de l’année dernière et 25% supérieure à la moyenne des 5 dernières années), la malnutrition au Mali demeure un problème de santé publique.
« En mars 2015, la prévalence nationale de la malnutrition chronique avec des effets comme le retard de croissances chez les enfants, est de 29.3%. Cela, est malheureusement récurent voire stagnant depuis plusieurs décennies, accentuant ainsi la vulnérabilité des populations, particulièrement les enfants et les femmes », a expliqué Mme Seid.
Aussi, souligne-t-elle, le résultat de cadre harmonisé indique que plus de 100.800 personnes, soit 11,5% de la population sont actuellement en phase sous pression. « Pour la période de soudure mars-juin 2016, ce sont 200.600 personnes qui seront sous pression, soit 14% de la population », a ajouté Mme Seid pour qui, il y a une nécessite de mobilisation de tous les acteurs.
Elle a aussi invité à réfléchir sur les causes conjoncturelles et structurelles. « Cela permettra de les définir et de mobiliser les moyens adéquats autres que les interventions ponctuelles et limitées à l’assistance alimentaire », précise-t-elle.
Le système d’alerte précoce recommande dans ce contexte entre autres selon Mme Seid, la mise en œuvre des actions de résilience, la poursuite des actions de prélèvement dans les zones affectées par l’insécurité alimentaire l’année dernière et des appuis humanitaires pour les régions du nord. « La sécurité alimentaire et nutritionnelle est au centre des préoccupations des partenaires techniques et financiers qui mobilisent chaque année des moyens considérables en appui au gouvernement et aux populations vulnérables », a-t-elle signalé.
Mme seid a ensuite indiqué que le point d’exécution de la 12ème session du CNSA a fait ressortir des avancés positives, dont l’élaboration de la politique nationale de sécurité alimentaire et nutritionnelle des enfants, la mise en œuvre de la reforme du dispositif national de sécurité alimentaire et l’élargissement de la participation du conseil national de la sécurité alimentaire aux présidents du conseil des cercles.
Pour terminer, la représentante de la FAO, saluera la qualité du dialogue entre l’Etat et les PTF qui s’est traduit par la signature du protocole d’entente concernant la réforme du dispositif national de sécurité alimentaire et son lancement le 25 mars dernier.« Cette reforme vise à moderniser et adapter le dispositif national de sécurité alimentaire au Mali afin de pouvoir faire efficacement face aux enjeux liés à la sécurité alimentaire et nutritionnelle », a conclu Mme Seid.
‘’Capitaliser les acquis’’
Pour sa part le premier ministre, Modibo Keita, a soutenu que cette session est importante dans la mesure où le CNSA est un organe de gouvernance de crise alimentaire au Mali. « Cette lutte doit être consacrée à la recherche de solutions pour renforcer la résilience des populations notamment dans les zones vulnérables. Pour cela, il est nécessaire d’accélérer la reforme du dispositif national avec comme vision stratégique le développement durable », a indiqué Mr Keita.
Selon le chef du gouvernement, la mise en synergie des différentes interventions est autant indispensable que nécessaire afin d’adopter une démarche pluridisciplinaire. Parce que, constate, Mr Keita, ‘’nous avons eu l’habitude de tirer la sonnette d’alarme entre le mois d’avril et décembre. Cela veut dire que nous devons être vigilants pour capitaliser les acquis, faire en sorte que tout ce qui est en mesure d’être fait, puisse l’être pour soulager les populations ».
Aussi, puisqu’il s’agit de bien et de mieux manger et, d’accéder au bien et au mieux être, selon Mr Keita, il faut croître le niveau nutritionnel pour améliorer les conditions de vie des populations, les rendements de la production partout et, la répartition et la distribution des produits agricoles et alimentaires.
Il dira ensuite que la sécurité alimentaire doit être perçue aujourd’hui comme un élément de la sécurité globale.
Avant de déclarer ouverts les travaux, Mr Keita a donné l’assurance que le gouvernement, pour sa part, poursuivra ses efforts pour la mobilisation des ressources et a salué l’engagement des PTF dont l’accompagnement a permis à notre pays de franchir les étapes difficiles sur le plan alimentaire et nutritionnelle.
Djibril Kayentao