Contre toute attente, Me Amadou Tiéoulen Diarra a claqué la porte du parti dirigé par Yeah Samaké. Cette démission dans la famille politique de l’actuel Ambassadeur du Mali en Inde (la toute première) découle-t-elle d’une erreur de casting ou révèlent-elle d’autres dessous ?
Quoi qu’il en soit, le PACP n’avait pas besoin de pareille mauvaise publicité qui tombe au mauvais moment. En effet, le départ de l’éminent juriste intervenait en présence de son président à Bamako où il introduisait des investisseurs potentiels auprès des hautes autorités.Mais le démissionnaire n’en a visiblement cure et, sur sa page Facebook, il a étalé son mécontentent et expliqué sa propre version des faits : il exige un congrès du PACP lui permettant d’asseoir son autorité en tant que 2 ème vice-président de façon légale et statutaire. Mais, au regard de la faible teneur de l’argument, on est pour le moins autorisé à douter qu’en toile de fond de la discorde se trouve la présidence du parti laissé pratiquement vacante depuis les missions diplomatiques de Yeah Samaké. L’ancien maire de Ouéléssébougou étant en effet taxé d’illégal par le désormais ancien 2 ème vice-président, qui invoque par ailleurs une non-conformité à la loi : rejet des textes du PACP par le ministère de l’administration territoriale au mois de Mars. Quoiqu’on ne doive pas prendre à la légère pareille anomalie relevée par un juriste de la trempe de Me Diarra, c’est une autre version des faits qui circule au sein du PACP sur les motivations du démissionnaire. Certes, Me AT Diarra a voulu dire que son poste de vice-président n’était pas entériné par les textes du parti, mais le très dynamique Niaga Diop stoppe ses ardeurs en ces termes : “C’est vrai qu’on change un bureau au congrès et pas à la volée mais on n’entrera pas dans la polémique “, nous a-t -il indiqué le jeune leader connu pour ses vérités crues, son franc-parler et son objectivité. Est-ce à dire que Me Diarra lorgnait la présidence du parti afin de porter les couleurs du parti en 2018 ? Nul ne saurait le dire, mais on peut affirmer sans risque de se tromper qu’une crise de confiance s’est définitivement installée au sommet du PACP. Par ailleurs, le départ du célèbre avocat constitue une perte énorme d’autant qu’il pourrait influer sur la capacité du parti à relever son grand défi des futures municipales qui doivent forcément consacrer sa suprématie de Yeah Samaké et de ses camardes sur la mairie de Ouéléssébougou. A la tête du parti depuis une décennie environ, le président actuel a dû abandonner son poste fétiche pour faire ses preuves en diplomatie. Sa nouvelle mission semble bien partir avec l’arrivée massive d’investisseurs, mais reste que le Djitoumou attire pas mal de convoitises politiques et pourrait devenir une proie facile en son absence. Le parti présidentiel, le RPM, n’est pas du genre à renoncer à une opportunité de briguer la municipalité, tout comme d’autres formations tapies dans l’ombre. Or il est clair comme l’eau de roche qu’une éventuelle perte de la contrée couterait cher au PACP, qui relève à peine le défi de son implantation même avec une présence en France à travers le jeune entrepreneur Youssouf Mangara. Sur la radio Oxyg!ne, ce dernier a démenti l’appartenance au PACP à la majorité, en laissant entendre un penchant pour le centrisme. Pour le patron de la section hexagonale, ” les actions de Yeah Samaké à l’international du début de la crise à l’arrivée du régime actuel ne sont pas passées inaperçues’. Ce qui, selon lui, a attiré l’attention et la confiance du Président IBK qui l’a nommé ministre plénipotentiaire en Asie avec résidence en Inde”. Et d’en déduire une marque de crédibilité qui illustre le leadership de la figure emblématique du Djitoumou, quoiqu’on soit tenté de se demander s’il pourra être candidat sous la bannière du centrisme. Car, en tant qu’ambassadeur, Yeah Samaké sera forcément comptable du bilan de l’actuel pouvoir. AT
Source: Le Témoin