Paris, - "Ils ont tout donné", jusqu’à leur "existence": François Hollande a rendu mercredi dans la cour d’honneur des Invalides à Paris un hommage national et solennel aux trois soldats français tombés le 12 avril dans le nord du Mali lorsque leur véhicule blindé a sauté sur une mine.
"Ils avaient tous trois l’élan de la jeunesse et la passion du service pour défendre notre pays, ses valeurs, ses principes, partout dans le monde", a salué le chef de l’Etat, prononçant l’éloge funèbre devant les trois cercueils alignés au centre de la cour et couverts des couleurs nationales.
Engagés dans l’opération Barkhane lancée le 1er août 2014, ils avaient la mission d’"assurer la sécurité d’un pays ami, le Mali, qui était pour un temps occupé par des hordes islamistes", a-t-il rappelé, en présence du président malien Ibrahim Boubacar Keïta et de nombreux membres du gouvernement.
Les soldats de Barkhane (3.500 hommes) traquent les jihadistes sur une vaste zone du Sahel (Mali, Mauritanie, Tchad, Niger et Burkina Faso).
La sécurité de ces pays, "c’est aussi la nôtre puisque l’ennemi est commun", a souligné le chef de l’Etat, rappelant les attentats jihadistes commis ces derniers mois en France ou en Afrique.
"Cette action porte ses fruits", a-t-il assuré, "nous avons affaibli les
groupes terroristes, désorganisé leurs réseaux, asséché leur logistique".
François Hollande a fait ensuite chevaliers de la Légion d’honneur à titre posthume les trois militaires, originaires du 511e régiment du train d’Auxonne (Côte d’Or), après avoir salué les membres de leurs familles au début de la cérémonie.
Le soldat Mickaël Poo-Sing, 19 ans, qui avait rejoint l’armée de Terre en février 2015 peu après l’attentat contre Charlie Hebdo à Paris, a été tué sur le coup.
Le maréchal-des-logis Damien Noblet, 31 ans, et le brigadier Michael
Chauwin, 20 ans, grièvement blessés, ont succombé peu après.
Damien Noblet, engagé dans l’armée depuis près de 12 ans, avait déjà participé à plusieurs opérations extérieures, au Kosovo en 2005, en Côte d’Ivoire en 2007, au Liban en 2008 et déjà au Mali en 2013. Il était père d’un enfant.
Michael Chauwin servait dans l’armée depuis deux ans et était déployé, comme le soldat Poo-Sing, pour la première fois en opération extérieure.
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