Le lundi dernier, le porte-parole de l’Association pour le développement du cercle de Yélimané, communément appelé en langue locale «Dagakane», a été interpellé et mis sous surveillance policière. Pour réclamer sa libération et l’arrêt de toute poursuite à son encontre, un sit-in a été observé par les membres de l’Association, venus des quatre coins de Yelimané ce mardi 19 avril.
Pour donner d’amples informations relatives à cette arrestation de Bakary Djambou, Daman Konté, président de la section bamakoise de l’Association et non moins secrétaire général du bureau mondial de ladite association, a animé un point-presse le mardi dernier au siège de la Radio Nièta. Dans son exposé, il a rappelé que depuis quelque temps, les responsables de l’Association « Dagakane » font l’objet d’un acharnement gratuit de la part de certains élus locaux.
Car, expliquera-t-il, il n’y a pas longtemps, 17 personnes de l’Association ont été injustement mises en prison par la gendarmerie. Cette arrestation, dit-il, a été orchestrée par les élus locaux sous le prétexte fallacieux que l’Association incite la population à ne pas s’acquitter de la taxe de développement rural. «A aucun moment, l’Association n’a incité la population à ne pas payer la taxe de développement rural.
Nous avons juste demandé à nos élus locaux de nous édifier sur l’utilisation de ces fonds dont on n’aperçoit pas l’impact en terme de développement dans la commune», a-t-il soutenu. Comme si cela ne suffisait pas, ils ont concocté, en accord avec l’ancien juge d’instruction, une ordonnance interdisant toute activité de l’Association dans le cercle de Yélimané.
Partant, il fera savoir que la dernière en date est l’arrestation du porte-parole de l’Association, Bakary Diambou, fraichement rentré au bercail. A ses dires, Bakary Diambou est un homme populaire et admiré presque par tous à Yélimané. Quand il est rentré au pays, il n’y a pas un mois de cela, il a décidé de rendre visite à des jeunes de certaines localités du cercle.
C’est ainsi qu’il s’est rendu ce lundi 17 avril à Kersigainé, village situé à 80 km du chef-lieu de cercle. Arrivé là-bas, indiquera t-il, au moment où il échangeait avec les jeunes, quelques gendarmes ont été dépêchés pour le cueillir. Selon le conférencier, ceux qui ont ordonné son arrestation ne sont autre qu’Ibrahim Traoré, maire de Kirané et Bandjougou Dembélé, maire de Trémis, en complicité avec le député Mamadou Hawa Gassama.
A l’en croire, le fond du problème est que les deux maires ont mis en exécution leur plan diabolique. Car ils avaient avisé M. Diambou de ne pas mettre pied dans leurs localités respectives. «On ne peut pas empêcher un citoyen de circuler librement dans son pays, à fortiori dans sa localité». Après son arrestation, les deux maires qui sont les instigateurs n’ont pas pu se présenter à la Gendarmerie.
Comme les plaignants n’ont pas pointé leur nez à la Gendarmerie, le Commandant de Brigade (CB) a décidé de le mettre sous surveillance policière en attendant que l’affaire soit clarifiée. Selon nos informations, dit-il, il a fuit la localité pour se refugier momentanément à Bamako eu égard à l’ampleur de la situation. Car, depuis qu’il a été appréhendé, la ville de Yélimané a été envahie par les membres de l’Association, venus des 12 localités du cercle pour exiger sa libération et l’arrêt de toute poursuite à son encontre. « Il y a une foule qui observe un sit-in à Yélimané pour qu’il soit relaxé. Ils sont déterminés à ne rien lâcher.
Son arrestation crée plus de problèmes qu’elle n’en résoud. Nous réclamons sa libération et l’arrêt de toute poursuite avant que la situation ne dégénère. Il est difficile de canaliser une foule en colère», a-t-il affirmé. Partant, il estime que l’Association est perçue par les élus locaux comme une menace à leur existence politique. Car, le terrain est complètement investi par l’Association. L’occasion pour lui de faire le point de quelques actions salvatrices réalisées par la population. Il s’agit, entre autres, de l’électrification de la prison de Yélimané.
Boubacar SIDIBE