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Ebullition du front social : Fédération et réactivation des réseaux de soutien aux ex-putschistes?
Publié le jeudi 21 avril 2016  |  Le Prétoire




La marche du 21 avril de la Confédération syndicale des travailleurs du Mali (Cstm) n’a pas l’allure d’une simple marche syndicale. Les associations des jeunes, à majorité sans emploi, sont de la partie avec des revendications diverses.
Kati ne fera plus peur à Bamako le dirait l’autre. Mais, Kati n’est pas mort. C’est du moins le constat qui se dégage ces derniers temps. En effet, la Confédération syndicale des travailleurs du Mali dont le secrétaire général est connu pour son attachement aux jeunes putschistes du 22 mars 2012 est à la manœuvre. Sous le couvert de sa centrale syndicale, il organise une marche pour obtenir satisfaction de ses revendications syndicales.
Pour le secrétaire général de la Cstm, Hamadoun Amion Guindo, c’est une indifférence totale que le gouvernement affiche face aux revendications de sa centrale en refusant d’ouvrir le dialogue. «Les mêmes causes produisant les mêmes effets, dira-t-il, le syndicat à l’obligation de se faire entendre et il y a plusieurs manières de le faire». Ce qui conduira le syndicat à une marche de protestation aujourd’hui, avant d’observer une grève de 48 heures les 3 et 4 mai prochains, disait-il.
Dans son argumentaire, il soulignera que le pays ne doit pas s’arrêter parce que le président est malade et qu’il n’y a pas de parallèle entre leur marche et celle de l’opposition. Tout en précisant que la leur est syndicale et revendique les droits, tandis que celle de l’opposition est politique, en faisant allusion au report de la marche de l’opposition.
Voilà que c’était bien dit le lundi 18 avril. Mais, le mardi 19 avril, il a entretenu le flou. Car il élargira son mouvement à des regroupements qui ne sont pas forcément apolitiques. En plus, on a du mal à distinguer les motivations de la marche ajournée de l’opposition de la déclaration des associations qui se sont jointes à la marche de la Cstm.
Expliquant les motifs de sa marche de l’opposition, Djiguiba Keïta affirmait en substance que l’opposition a dénoncé et alerté le sommet de l’Etat sur les dérives qui caractérisent la gouvernance. Malgré cela, regrettait-t-il, les choses vont de mal en pis. Et que l’opposition ne baissera pas les bras et laisser le pays sombrer. Elle entreprendra toutes les démarches que la loi lui confère pour exiger une meilleure gouvernance. «Nous avons alerté ! Oui nous avons dénoncé toutes les dérives qui ont caractérisé la Gouvernance de notre pays ! Notre pays souffre ! Les espoirs s’effritent ! C’est pourquoi nous invitons les Maliennes et les Maliens à une marche le samedi 23 avril à partir de 09 heures pour dénoncer les dérives du régime, à savoir la mauvaise gouvernance et la corruption généralisée» déclarerait Diguiba Keïta.
Du côté de la Cstm et de ses alliés, c’est le même ton. Hamadoun Amion Guindo indiquera qu’en tant que syndicat et société civile, la Cstm a essayé de peser dans la balance pour que les gouvernants rectifient leur façon de gérer le pays. Mais sans succès. «Si nous nous tenons les mains, nous gagnerons. Car il n’y a plus d’espoir. Nous devons assumer nos responsabilités comme l’a fait le Biprem».
Et le coordinateur du Réveil citoyen du Mali, Yacouba Diakité, d’enfoncer le clou : «Nous devons agir afin de ne pas être complice de la catastrophe qui se dessine, de la mauvaise gouvernance qui sévit, de la gestion calamiteuse des affaires de notre cher pays par les dirigeants incompétents».
Redynamisation des associations de soutien aux ex-putschistes
Ce qu’il faudra aussi noter, c’est que les regroupements qui ont accordé leur soutien à la marche de la Cstm sont aussi proches de l’ex-junte que le secrétaire général de la Cstm, Hamdoun Amion Guindo.
Le Réveil citoyen du Mali qui a comme base Kati devrait se réunir hier dans ladite ville pour parfaire les derniers détails de la marche d’aujourd’hui. Son point focal à Kati a réclamé 10 sotrama pour transporter ses «militants» au lieu de la marche.
L’association «An tôrôla», (en français, on en a marre) reconnait avoir fait son possible pour faire échec au contre coup d’Etat des bérets rouges contre les bérets verts. Et ajoute qu’elle regrette d’avoir voté pour IBK sur recommandation de certains milieux religieux.
La position de ‘’Faso Dembé’’ et du ‘’Ras-le bol’’ n’est plus à démontrer.
Le Biprem qui, après s’être longtemps battu pour la cause du général Sanago, était aussi de la partie. Son amertume contre le Président IBK a été matérialisée lors de sa plainte contre celui-ci le 1er mars dernier.
En clair, la quasi-totalité des associations qui ont adhéré à la marche de la Cstm sont des pro-putschistes de 2012. Ce qui laisse croire à une fédération des forces de soutien à l’ex-junte.
Oumar KONATE
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