Le lundi 18 avril 2016, une manifestation contre les forces de l’Opération française Barkhane et de la MINUSMA a dégénéré à Kidal faisant deux morts et plusieurs blessés. Les manifestants composés essentiellement de femmes et d’enfants, protestaient contre l’arrestation de certains responsables du Mouvement National pour la Libération de l’Azawad (MNLA) par les militaires français de l’Opération Barkhane. Quelques jours avant ces arrestations, un véhicule d’un convoi logistique de l’Opération Barkhane a sauté sur une mine à quelques kilomètres de Tessalit tuant trois soldats. Les militaires et les autorités politiques françaises ont-ils la même perception (ou le même agenda) de la crise au nord du Mali ? Ces arrestations de responsables du MNLA par les militaires français marqueront-elles la fin de la complaisance française ?
Il faut regretter les pertes en vies humaines et s’incliner devant la dépouille de toutes les victimes civiles et militaires. Les jeunes gens qui ont perdu la vie dans une confusion totale sur l’aérodrome de Kidal ignorent complètement les vrais enjeux stratégiques qui se cachent derrière cette crise qui les prive d’école depuis quatre ans. Il ne souffre l’ombre d’aucun doute que les instigateurs de cette énième manifestation contre les installations aéroportuaires de Kidal se recrutent dans les rangs de la Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA) dont le MNLA est l’un des composants. Ces conspirateurs retournent aujourd’hui leurs armes contre leurs protecteurs.
Ces enfants innocents sont instrumentalisés par de petits lâches trempés dans toutes les sales affaires, dorlotés au biberon du mensonge par les protecteurs français et onusiens. Ce sont la France et le reste de la communauté internationale qui continuent de soutenir une poignée d’individus contre tout un pays. A Kidal, les quelques agités qui prennent d’assaut la piste d’atterrissage constituent une petite minorité. Par peur de représailles, l’immense majorité se terre dans le silence, voire l’inaction. Cela est connu de tous. Curieusement, ces protecteurs qui paient aujourd’hui leur duplicité et leur manque de sincérité ne veulent rien voir ni entendre. Ceux qui ont jeté les femmes et les enfants dans les rues de Kidal complotent depuis plusieurs années contre la République au vu et au su de la communauté internationale qui les adoube dans leur aventure sans lendemain.
Ils sont loin d’être représentatifs de la population de Kidal à plus forte raison des régions de Tombouctou et de Gao. Sans le soutien de la France et de la MINUSMA, les conspirateurs du MNLA ne peuvent ni tenir tête à la République, ni faire de Kidal une enclave désertique interdite aux autorités gouvernementales du Mali ou leurs représentants. Devenus insupportables, la manipulation et le mensonge de la France et de l’ONU ont aujourd’hui atteint le seuil de l’autodestruction. Accepteront-elles un jour de regarder la réalité en face ?
Il ne faut pas se faire d’illusions, la France et la MINUSMA ne sont pas prêtes à lâcher leurs protégés. Ces anarchistes sans foi ni loi qui se cachent sous des tentes ou dans des hôtels de luxe à travers le monde, continueront à envoyer à la boucherie d’autres femmes et enfants encore. La France et la MINUSMA continueront à fermer les yeux en produisant des communiqués dans des termes qui en disent long sur leur culpabilité dans l’enlisement de la crise au nord du Mali.
Par Chaka Doumbia