Depuis 1996, l’ancien bâtiment du Projet urbain, qui se trouve dans la cour du Groupe scolaire de Magnambougou, est occupé par des particuliers. Il représente aujourd’hui un danger pour les apprenants, car il est devenu un lieu de travail privé, d’attroupement de délinquants et de débauches. Les nombreuses initiatives de l’administration scolaire et du comité de gestion pour récupérer l’édifice à des fins d’utilité publique demeurent sans suite. Enquête.
Un salon, deux chambres et une terrasse : voilà un bâtiment privé situé dans l’enceinte de l’école fondamentale de Magnambougou-Projet 2e cycle. Ce vieux bâtiment du Projet urbain du quartier Magnambougou est occupé par des particuliers depuis une vingtaine d’années. Ils l’ont transformé en atelier de menuiserie. Selon l’administration scolaire, l’édificeconstitue aujourd’hui un danger, car il est devenu le lieu de travail privé, d’attroupement de délinquants et de débauches.
“La genèse de cette affaire remonte au 7 juillet 1996, quand le directeur, à l’époque Maurice Kéita, a adressé une lettre à la direction de l’urbanisme, l’Académie d’enseignement de la rive droite, le regroupement des comités de gestion, le directeur coordonnateur des écoles et la mairie de la Commune VI pour la récupération de l’ancien bâtiment du Projet urbain au sein de la cour du second cycle. Après maintes tentatives et plusieurs écrits, l’espoir de l’administration est resté sans suite. Le local reste occupé par des badauds qui constituent un nid de bandits et de malfrats dans la cour de l’école”, s’insurge le directeur du second cycle Magnambougou II, Adama Abdoulaye Dembélé.
Il ajoute que dans le cadre de la valorisation de la fonction enseignante, les locaux pourraient servir de salle informatique, de bibliothèque ou de magasin. “La mairie de la Commune VI nous a même fait un don de 10 ordinateurs qui n’ont pu être utilisés par manque d’infrastructure…”
L’occupation d’un édifice dans le domaine de l’école viole le règlement intérieur, notamment dans ses articles 2 et 8, rappelle le directeur du Centre d’animation pédagogique de Sogoniko, Alpha Mahamane. “Quand nous avons constaté les faits lors de la supervision des épreuves du 2e trimestre, le 22 mars 2016, nous avons immédiatement saisi le procureur, le commissariat de police du 7e arrondissement et les collectivités décentralisées pour faire la situation d’occupation illicite. C’est ainsi que nous avons procédé à la fermeture des locaux. Et les services de la justice sont engagés à faire la lumière sur le dossier”, dit-il.
Le service de l’urbanisme de la mairie de la Commune VI dit ne pas être au courant de l’occupation de l’édifice par un particulier. “C’est la toute première fois qu’on est mis au parfum de l’affaire. Nous n’avions jamais été saisis sur le problème. Et il est difficile de parler d’un sujet qu’on ne maîtrise pas”, se défend Abdoulaye Samaké du service de l’urbanisme de la mairie de la mairie.
Cette déclaration du service de l’urbanisme semble une contre-vérité. La dernière lettre des présidents des comités de gestion scolaire a été déposée à la mairie le 16 décembre 2015. Le service d’accueil de la mairie a produit une décharge sous le numéro 0046. Malgré cette lettre que nous avons présentée au service, les agents de l’urbanisme prétendent toujours ne pas être au courant.
Nos tentatives pour joindre Dramane Samaké, qui a recruté un gardien pour la surveillance du bâtiment, n’ont pas été couronnées de succès, M. Samaké ayant décidé de donner sa langue au chat.
Affaire à suivre…
Bréhima Sogoba
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