NELSPRUIT (Afrique du Sud) - Après son sacre surprise en 2012, la Zambie est tombée de haut mardi, éliminée dès le premier tour de la CAN-2013 au bout de trois nuls qui ont souligné ses carences offensives, un échec qui ne devrait cependant pas mettre Hervé Renard sur la sellette.
En Guinée équatoriale et au Gabon, les "Chipolopolos" avaient réussi à
dominer les trois favoris annoncés de l'épreuve, le Sénégal en poules (2-1),
le Ghana en demies (1-0) et la Côte d'Ivoire en finale, aux tirs au but. Un an
après, en Afrique du Sud, le constat est cruel: aucune victoire au compteur,
et une sortie avant les quarts, la première d'un tenant du titre depuis 21 ans.
"C'est mieux de gagner une fois dans la vie que d'aller en quart à chaque
fois et ne jamais rien gagner", a relativisé le sélectionneur français, qui
s'est dit "très fier" de ses joueurs.
Le nul inaugural face à une équipe d'Ethiopie réduite à dix pendant une
heure (1-1), et qui prenait là son unique point du tournoi, aura donc coûté
très cher aux Zambiens, bien plus que l'autre nul sur le même score face au
Nigeria puis le 0-0 contre un Burkina Faso arc-bouté sur ses bases puisqu'il
n'avait plus besoin que d'un point.
Hervé Renard n'aura pas trouvé la bonne formule pour un groupe qui n'a
marqué que deux buts, dont un par son... gardien, sur penalty. Le secteur
offensif s'est révélé défaillant, peut-être sous l'effet de la pression, une
première pour les Zambiens. Mayuka est resté introuvable devant, loin de son
niveau de 2012 qui en avait fait une révélation, Mbesuma a manqué d'adresse et
de détermination dans ses frappes, et Katongo tout simplement de "jus".
Objectif Mondial
Ce dernier, capitaine élu meilleur joueur du tournoi 2012, a même été
relégué sur le banc lors du troisième match, pour la première fois en trois
CAN sous le magistère de l'ancien adjoint de Claude Le Roy: le symbole de la
fin d'un groupe?
Il était sans doute difficile voire impossible de ne pas reconduire le
groupe qui a décroché l'unique titre majeur du football zambien, mais
peut-être le technicien a-t-il péché par conservatisme.
Renard lui-même tournera-t-il la page? Son contrat, prolongé dans les mois
suivant la CAN-2012, court jusqu'au lendemain du Mondial-2014, et son ambition
demeure de qualifier les "Chipolopolos" pour la première fois de leur histoire
pour une Coupe du monde, de surcroît disputée dans le pays du "futebol", le
Brésil.
Et "The Fox", comme on l'appelle du côté de Lusaka, a tissé un lien de
confiance avec le président de la Fédération zambienne (FAZ), Kalusha Bwalya.
"La Zambie, ce n'est pas comme beaucoup d'endroits dans le monde, a-t-il
relevé après l'élimination. J'ai un président très intelligent. S'il pense que
c'est moi le responsable, il me le dira, et je l'accepterai parce qu'il a
tellement fait pour moi".
Il existe aussi un vrai lien entre les joueurs et "l'homme à la chemise
blanche". Une proposition émanant d'un club ou d'une sélection plus huppée
pourrait-elle le mettre à mal?