JOHANNESBURG - Le président sud-africain Jacob Zuma a estimé mercredi que la situation au Mali était la conséquence directe de la crise libyenne, au cours de laquelle l`intervention des puissances occidentales a, selon lui, sapé les efforts de médiations des Africains.
"Il est important d`envisager le Mali comme une conséquence de la façon
dont nous avons agi en Libye", a estimé M. Zuma sur Radio France
Internationale (RFI)
"L`Union africaine avait adopté une feuille de route pour traiter la
situation libyenne. (L`ancien leader libyen) Mouammar Kadhafi lui-même était
d`accord. Mais les gens importants, ceux qui ont le pouvoir, ont décidé de
chasser Kadhafi", a-t-il rappelé.
"Seulement une fois quil a été chassé, il n`y a plus eu personne aux
commandes", et personne pour empêcher les armes de proliférer dans la région,
a souligné M. Zuma dont le parti, l`ANC, était proche de Kadhafi.
"Tout le Sahel en a souffert, pas seulement le Mali (...) la situation est
assez grave", a-t-il noté.
S`il n`a toujours digéré la crise libyenne, le président sud-africain dit
cependant que la situation est bien différente au Mali cette année.
"La situation se détériorait, les rebelles avançaient et étaient prêts à
prendre le pays, et il semble qu`il n`y avait aucune force pour les arrêter.
Quand la France a décidé d`intervenir parce qu`on le lui avait demandé, nous
avons soutenu ça, car il n`y avait pas d`alternative", a-t-il précisé.
M. Zuma a souligné qu`il avait en outre apprécié d`avoir été consulté par
Paris.
Interrogé sur l`envoi éventuel de soldats au Mali, M. Zuma a été
catégorique: "Comme il y a des forces (africaines) déjà sur place, je ne vois
pas pourquoi l`Afrique du Sud devrait y aller, parce qu`on n`en a pas besoin."