Ils étaient cinq ministres devant l’Assemblée nationale lors de la séance des Questions d’actualité, le jeudi 21 avril dernier. Il s’agit des ministres en charge de la Reconstruction du Nord, Hamadou Konaté, de la Défense et des Anciens Combattants, Tièman Hubert Coulibaly, de la Réconciliation, Zahabi Ould Sidi Mohamed et de la Décentralisation et de la Réforme de l’Etat, Mohamed Ag Erlaf.
Outre la problématique de l’eau et de l’électricité, les membres du Gouvernement étaient également interpellés sur la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation. C’est le ministre de l’Energie et de l’Eau, Mamadou Frankaly Kéita, qui a en eu le plus sur son compte.
En effet, il a été acculé par les questions des élus de la Nation, très souvent interpellés actuellement par leurs mandants à cause de la pénurie d’eau à Bamako et un peu partout au Mali et des délestages intempestifs qui perturbent le sommeil des Maliens en cette période de canicule.
Le moins que l’on puisse dire c’est que les populations devront encore attendre longtemps. Ce n’est pas pour courant 2016, encore moins en 2017. D’après le ministre de l’Energie et de l’Eau, en effet, c’est plutôt fin 2018 ou début 2019 que ce calvaire pourra prendre fin.
C’est dire que le bout du tunnel est encore loin pour les populations maliennes. Pendant ce temps, elles devront prendre leur mal en patience ou se consoler avec l’opération citerne, qui consiste à distribuer de l’eau gratuitement dans certains quartiers de Bamako.
Lors des débats, des élus du Nord, à l’image d’Aïcha Belco Maïga et d’Ahmoudène Ag Iknass, ont appesanti leurs interventions sur la mise en œuvre de l’Accord pour la pax et la réconciliation. Tout en saluant les efforts, ces députés ont noté que beaucoup reste à faire, notamment l’organisation des patrouilles mixtes, le désarment et le cantonnement des groupes et bien d’autres choses.
De son côté, Boubacar Sissoko, en rappelant les missions qu’il vient d’effectuer à l’intérieur, s’est fait le porte-parole des pleurs de soif et des cris de détresse des populations concernant le manque d’électricité de Kayes à Kolondièba.
N’Doula Thiam a lui aussi insisté sur les problèmes et d’électricité qui assaillent présentement les Bamakois. Pour sa part, Chato a proposé que le Gouvernement prenne ses responsabilités en expliquant le contenu de la loi sur les autorités intérimaires que l’Assemblée nationale a voté récemment.
De son côté, Mody N’Diaye a relevé le mépris du Gouvernement à l’endroit de l’Hémicycle, en ce sens que, selon lui, c’est la première fois que les débats ont lieu à la représentation nationale sur cet accord depuis sa signature.
En réponse à ces inquiétudes, le ministre de l’Energie et de l’Eau a indiqué que le problème d’eau et d’électricité se situent à deux niveaux, à savoir l’insuffisance des investissements et la manque de financement pour les deux secteurs. Frankaly a soutenu que les bailleurs n’ont pas soutenu le Mali lorsqu’il a adopté son schéma d’approvisionnement en eau, en 2000.
Il a aussi fait savoir les partenaires rechignaient à financer les deux secteurs tant qu’ils n’étaient séparés. Ce qui abouti à leur scission en deux sociétés, en 2010. Ainsi a été entérinée la création de la SOMAGEP, chargée de la gestion de l’eau. La solution préconisée à court terme par le ministre Frankaly pour faire face à la pénurie d’eau, c’est l’institutionnalisation de l’opération citerne.
C’est pourquoi, il a estimé que la situation que nous vivons est due à un manque de financement. Ce qui a amené le département en charge de l’eau à initier un nouveau schéma d’approvisionnement, dont le montant de la première tranche est de 170 milliards F CFA, qui va permettre de résoudre cette situation. «La fin du calvaire est prévue à partir de fin 2018 ou début 2019», a-t-il déclaré.
S’agissant des délestages intempestifs, il a martelé qu’il ne devrait pas avoir de coupures d’électricité et qu’il avait prévu la réalisation d’une nouvelle station à Dar-Salam. Malheureusement, le chef de ce projet a trouvé la mort dans l’attentat terroriste de l’hôtel Radisson. Il prévoit la fin des délestages vers la fin du mois de mai.
De son côté, le ministre en charge de la Reconstruction du Nord, en répondant aux questions relatives à l’Accord pour la paix et la réconciliation, a indiqué que celui-ci est conclu pour une paix durable au Mali. Hamadou Konaté a affirmé que les patrouilles mixtes ont démarré après les accords d’Anefis et se poursuivent jusqu’à maintenant. Il a annoncé que le Gouvernement a déjà les listes des combattants des groupes armés pour le cantonnement et le DDR.
Abondant dans le même sens, Ag Erlaf a souligné qu’l n’y avait plus d’attaques entre les groupe armés (CMA - Plateforme) et le Gouvernement. Le ministre de la Décentralisation a regretté le fait que la loi sur les autorités intérimaires ait été attaquée devant la Cour Constitutionnelle. Sinon, de son point de vue, l’armée malienne serait à Kidal et l’administration y aurait fait son retour.
Youssouf Diallo
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