Le Syndicat National des Eleveurs et Producteurs d’Animaux à viande (SYNELPROV) était face à la presse, le samedi 23 avril à la Maison de la presse de Bamako, pour dénoncer les difficultés auxquelles le secteur est confronté au Mali.
Cette conférence de presse était animée par le Président du SYNELPROV, Barou Fall, qui avait à ses côtés son camarade Secrétaire général, Boubacar Diallo.
Dans sa déclaration liminaire, le Président du SYNELPROV a laissé entendre tout d’abord que le Mali est un pays d’élevage par excellence, capable de couvrir ses besoins en lait, viande et dérivés. Mais le budget alloué au ministère de l’Elevage est trop insignifiant pour booster ce secteur.
«Il manque au Mali une volonté politique pour encore développer l’élevage, qui contribue pourtant à hauteur de 10% au PIB national et à 80% au revenu des populations des zones exclusivement pastorales. Le Mali importe plus de 35 millards de FCFA de lait et de produits laitiers par an. Malgré tout, le pays n’est pas parvenu à atteindre la norme de la FAO de consommation de lait par an.
Notre pays compte également plus de 10 millions de bovins et 31 millions de caprins, 900 000 camelins et 35 millions de volailles. Il est le 1er pays d’élevage de l’espace UEMOA et le 2ème de la zone CEDEAO » dira Barou Fall.
Il ajoutera que l’Etat avait annoncé une subvention d’aliments concentrés d’un montant de 5 millards de FCFA pour la campagne agricole 2014 – 2015 mais que sur ce montant, seuls 67 780 400 FCFA de produits ont été livrés par les Etablissements Achkar.
Le second paradoxe, selon lui, se situe au niveau du sous-secteur agricole, qui bénéficie depuis près d’une décennie d’une subvention annuelle qui se chiffre à plus de 35 milliards de FCFA, d’où les raisons du cri de cœur lancé par son syndicat.
Le secteur de l’élevage est confronté, entre autres, au prix prohibitif de l’aliment bétail, dont la tonne a atteint 200 000 FCFA lors de la campagne passée. Aucune subvention n’a été accordée. En outre, les 77 millions de tonnes en matières sèches par an de fourrage animalier sont mal exploitées, du fait du manque cruel de matériel d’élevage, a déploré M. Fall.
Concernant l’insécurité, il dira que le secteur a payé lors de la crise sécuritaire le plus fort tribut, à cause du vol de son cheptel, convoité par des rebelles et autres bandits armés. S’y ajoutent l’absence de l’Education Nationale faisant de l’enfant de l’éleveur un Malien à part, ainsi que la mauvaise délimitation des «bourtis» qui crée des incidents avec les agriculteurs, et le manque d’organisation des structures à la base.
Un exploitant agricole membre du SYNELPROV, Boubou Doucouré, en répondant à l’une des questions posées dira que les rapports entre le SYNELPROV et l’APCAM sont des plus exécrables. Car, selon lui, depuis que Bakary Togola est arrivé à la tête de cette Chambre, il n’a rien fait pour que l’élevage puisse bénéficier de la subvention.
C’est pour cette raison que le SYNELPROV a refusé de participer au Salon International de l’Agriculture, a-t-il conclu.
Adama Bamba
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Source: 22 Septembre