À l’initiative de la Confédération syndicale des travailleurs du Mali (Cstm), des centaines de Maliens ont battu le pavé, le jeudi dernier, pour dénoncer les dérives du régime en place et le «mépris » affiché par le gouvernement dans le traitement de son cahier de doléances. C’est au environ de 9 heures que la manifestation a démarré à la place de la Liberté pour s’achever, une heure et demie plus tard après, au pied du monument de l’Indépendance. Reportage.
La marche était encadrée par un impressionnant dispositif de sécurité constitué de policiers, de gardes et de gendarmes. Tout au long de l’itinéraire, les manifestants ont chauffé l’atmosphère, avec des banderoles, des affiches et des mégaphones. Avec différents supports, ils clamaient les motivations de cette sortie musclée. Toute une série de « Non ! » exprimait le rejet de la corruption, de l’impunité, de l’insécurité…
Au terme de la marche, le secrétaire général du Comité exécutif national de la Cstm a rappelé que les organisateurs de la manifestation entendaient protester contre les mauvaises conditions de vie et de travail des masses laborieuses. «Le non-respect des engagements pris par l’État ; les multiples violations des lois, des conventions internationales ratifiées par le Mali, des droits humains et des libertés individuelles et collectives ainsi que l’état de dégradation de la situation scolaire et de la santé », sont autant de raisons qui ont motivé cette manif, à en croire Hamadoun Guindo.
D’autres griefs des marcheurs ? L’accaparement des terres et l’expropriation des paysans de leurs champs et même parfois de leurs villages ; les licenciements massifs et abusifs des travailleurs, notamment dans le secteur des mines ; l’accroissement du taux de chômage des jeunes ; la cherté de la vie et la paupérisation galopante de la population alors que les dirigeants vivent dans un luxe insolent.
Pour un Mali débout
Au nombre des récriminations formulées par les syndicalistes à l’endroit des autorités figuraient aussi la gabegie, la corruption, le népotisme, le clientélisme, la discrimination qui ont atteint un niveau inquiétant et qui constituent aujourd’hui les piliers de la mauvaise gouvernance. S’y ajoutent l’insécurité grandissante qui s’est étendue à l’ensemble du territoire ainsi que la perte progressive d’une partie de la souveraineté du Mali, avec pour preuves la tenue du forum de Kidal sans l’État et la récente célébration de l’anniversaire de l’Azawad par la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA).
Le patron de la Cstm a indiqué que face à toutes ces dérives, son organisation réaffirmait son attachement à l’unité territoriale du Mali et à la souveraineté de celui-ci. Hamadoun Amion Guindo aussi assuré que face aux dérives constatées, les travailleurs avaient décidé d’agir en tant que citoyens et citoyennes de ce pays dans le respect des lois et des droits. Le leader syndical a lancé un appel à la mobilisation générale afin que le Mali soit debout.
Etaient présent à cette manifestation, les mouvements syndicaux tels que le Syneb (Syndicat National de l’Education de Base), SPN (Syndicat de la Police Nationale), LTA Sadiola et Tabakoto, ALS Bamako et beaucoup d’Associations de la société civile comme le Réveil Citoyen du Mali (RCM), Ras-le-bol, An Toro la, etc.
Mémé Sanogo
Mohamed Sylla
AMADOUN A GUINDO : « Cette marche est le départ… »
Face à toutes ces dérives, nous réaffirmons notre attachement à l’unité territoriale du Mali et sa souveraineté entière et condamnons fermement l’attitude du gouvernement face aux problèmes des maliens.
Nous disons non à ces dérives et nous avons décidé d’agir en tant que citoyens et citoyennes de ce pays dans le respect des lois et des droits.
Cette marche est le départ d’une série d’activités que nous mènerons jusqu’au changement tant attendu par l’ensemble des Maliens et comme il avait été promis par le président de la République ».
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Source: L'Aube