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Garde nationale du Mali : Le chef d’état-major déplore un manque de personnel
Publié le lundi 25 avril 2016  |  Le Débat
Armée/Sécurité:
© aBamako.com par A.S
Armée/Sécurité: Cérémonie de fin de formation des brevets de la garde nationale.
Bamako, le 3 juin 2014. Des brevets de la garde nationale sont sortis de formation.




Le chef d’état-major, Zoumana Diawara, après avoir expliqué les missions de la Garde nationale, a déploré le manque criard de personnel pour mieux couvrir l’étendue du pays. C’était au cours d’une conférence de presse animée le jeudi 21 avril.
L’objectif de cette rencontre avec les hommes de médias était d’expliquer les fonctions régaliennes de défense et de sécurisation de la Garde nationale, depuis sa création à nos jours. Elle s’inscrivait également dans le cadre de la vaste campagne de communication du ministère de la Sécurité et de la Protection civile autour des missions des différentes forces de sécurité et de défense du Mali.
Pour le chef d’état-major de la Garde nationale, Zoumana Diawara, la Garde nationale a été créée bien avant la colonisation, précisément en 1894. Selon lui, la Garde nationale est l’unique force malienne qui intervient dans la quasi-totalité des exercices de défense et de sécurisation du pays. Le corps, dont le premier chef est Bakary Traoré, père de l’ancien président de la transition, Dioncounda Traoré, est aussi très déployé à l’intérieur du pays.
Aux dires de Diawara, les missions de la Garde nationale sont définies par les lois n° 94-031 du 20 juillet 1994 et n° 087 du 26 septembre 2001. Parmi ces missions, il a cité, entre autres, celles d’assurer la sécurité des institutions dont le président de la République et les autorités politiques et administratives ; de participer à la défense opérationnelle du territoire, à la protection des personnes et de leurs biens, ou encore au développement économique, social et culturel.
«Nous assurons également la police générale des collectivités territoriales… Il y a des zones, notamment dans le Nord, où il n’y a ni gendarme, ni policier, mais vous y trouverez des gardes», a expliqué Diallo. Comme quoi, la Garde nationale est la mieux déployée sur le territoire national.
Assurant également la sécurité des prisons quand les geôliers partent en grève, le corps se caractérise par sa souplesse à mener les opérations. «L’architecture est faite de sorte à simplifier les opérations», affirme le col-major Zoumana Diawara, chef d’état-major du corps, sans en dire plus. Cette souplesse s’explique aussi, selon ses responsables, par le fait que le corps ne fait pas recours à d’énormes moyens militaires pour assurer sa mission. Cependant, au sein du corps, il y a un Groupe d’assaut qui ne se mobilise que pour des «Missions de feu». Très discrets, les éléments de la Garde nationale sont les “yeux et les oreilles” de l’État malien. Cela dénote le degré de leur capacité en matière de renseignements.
Des Unités méharistes
En plus de plusieurs autres unités dont le Groupement de maintien de l’ordre, le Groupement territorial de Bamako, la Garde nationale comprend aussi et surtout une Unité méhariste. Créée dans les années 90 et financée par les Pays-Bas, elle assure la police administrative, la protection des frontières et assiste les populations nomades.
Selon les responsables de la Garde nationale, il y a au total six Unités méharistes réparties entre le Nord et le Centre du pays. “Les méharistes se trouvent actuellement à Inabag (frontière algérienne), Abeïbara, Inakounder (frontière mauritanienne), Léré, Gossi et à Ménaka… L’unité qui se trouve à Ménaka, mène habituellement des opérations anti-terroristes avec la force Barkhane”, explique M. Diawara.
Très acceptés chez les populations nomades, les méharistes, qui circulent à dos de chameaux dans le vaste désert malien, sont reconnus pour leur capacité en renseignements. Aujourd’hui, dans la traque des terroristes, ces renseignements sont d’une importance capitale pour les autres Forces.
Forces spéciales anti-terroristes (FORSAT-GNM)
En plus de ces nombreuses unités, la Garde nationale est dotée, depuis 2013, d’une unité exclusivement chargée de lutter contre le terrorisme et qui ne bouge que sur ordre du ministère de la Sécurité : les Forces spéciales anti-terroristes (FORSAT).
Composée de deux équipes de trente éléments, la Forsat a été initiée et formée par les États-Unis à la suite de l’attentat contre son ambassade en Libye, où son représentant diplomatique a été tué. Aujourd’hui, elle est, selon le commandant Moussa Diallo, en pleine montée de puissance. «Elle est présente au niveau des commissariats et de la gendarmerie. Notamment, lors de l’attaque de Sévaré et des autres attentats dont le pays a été victime, en apportant des appuis conséquents aux autres Forces», a déclaré Moussa Diallo.
À noter que la Garde nationale fait aujourd’hui face à de sérieuses difficultés dont le manque de personnel. Selon ses responsables, il arrive que dans des missions de dix personnes, seulement deux y sont envoyées. Un déficit de ressources financières, humaines, dû certainement au manque de transparence dans les recrutements.
Aussi, les crédits alloués à l’état-major sont jugés insuffisants. À cela s’ajoute un manque criard de cadres compétents. Aujourd’hui, la Garde nationale souffre aussi de moyens de déplacement pour couvrir toute l’étendue du territoire national.
Dramane Konta
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