Le droit à l’éducation est le droit d’aller à l’école, d’apprendre à lire et écrire. Il est un droit fondamental de l’homme, indispensable à l’exercice de tous les autres droits de l’homme. Il promeut la liberté individuelle et l’autonomisation et apporte des bénéfices importants en matière de développement.
C’est un droit dont tous les enfants doivent bénéficier : filles ou garçons ont tous le droit d’accéder à un enseignement de qualité.
Ce droit a été consacré par plusieurs instruments internationaux : la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948 (article 26), le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels de 1966 (articles 2, 13 et 14), la Convention internationale sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale (articles 1, 2 et 5), la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (articles 1 et 10), la Convention relative aux droits de l’enfant (articles 2, 9, 28 et 29), la charte africaine des droits de l’homme (article 17)et la Convention relative aux droits des personnes handicapées (article 24).
Le Cadre d’action de Dakar, adopté lors du Forum mondial sur l’éducation de Dakar (avril 2000), « réaffirme l’objectif d’éducation pour tous formulé lors de la Conférence mondiale sur l’éducation pour tous » tenue à Jomtien (Thaïlande) en 1990. Il insiste sur l’accession de tous à l’école primaire ainsi que sur le droit des femmes à disposer d’une éducation. Il contient en outre la promesse de pays et d’organismes donateurs qu’« aucun pays qui a pris un engagement sérieux en faveur de l’éducation de base ne verra ses efforts contrariés par le manque de ressources ».
Un des Objectifs du Millénaire pour le développement est : « Assurer l’éducation primaire pour tous ».
L’éducation est un droit humain qui doit être accessible à toutes les personnes, sans aucune discrimination. Il est fondamental pour le développement humain, social et économique et constitue un élément clé pour atteindre une paix et un développement durables. C’est un puissant outil pour développer le plein potentiel de chacun et promouvoir le bien-être individuel et collectif.
Tous les enfants doivent pouvoir aller à l’école, et ainsi bénéficier des mêmes opportunités de se construire un avenir. Par ailleurs, l’enseignement doit également être gratuit afin que les enfants issus de milieux défavorisés puissent eux aussi jouir de leur droit à l’éducation.
Au-delà de l’accessibilité, le droit à l’éducation suppose aussi que les objectifs de l’apprentissage soient atteints. Cela signifie que tous les enfants ont le droit de bénéficier d’une éducation de bonne qualité et adaptée à leurs besoins.
Aussi, les professeurs doivent être formés à des techniques d’enseignement et les méthodes pédagogiques doivent être bien choisies afin de susciter l’intérêt des enfants.
C’est de la responsabilité des pays de garantir le droit à l’éducation de chaque enfant. Ils doivent donc concentrer leurs efforts pour rendre les écoles accessibles et gratuites à tous les enfants et ainsi leur permettre d’apprendre à lire et à écrire.
L’État peut, face à des parents souhaitant assurer eux-mêmes l’éducation de leurs enfants au domicile, imposer « la scolarisation obligatoire des enfants, que ce soit dans le cadre d’établissements publics ou par le biais d’institutions privées dont la qualité réponde à ses exigences de qualité »
Au-delà des États, d’autres acteurs jouent un rôle clé dans la promotion et la protection de ce droit fondamental :
Le rôle d’institutions intergouvernementales multilatérales, telles que l’UNESCO (Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture), l’OHCHR (Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’Homme) ou l’UNICEF (Fonds des Nations Unies pour l’enfance), est d’une importance particulière en ce qui concerne l’exercice du droit à l’éducation. Ces institutions fournissent une assistance technique et financière.
Les institutions financières internationales doivent prêter attention au droit à l’éducation dans leurs politiques, autorisations de crédit, programmes d’ajustement structurel et mesures prises en réponse à la crise de la dette.
La Société civile joue un rôle crucial dans la promotion du droit à l’éducation et dans le respect par l’État des obligations qu’on lui incombe.
De plus, les parents ont la responsabilité de s’assurer que leurs enfants aient accès à l’éducation. Ils ne doivent pas refuser à leur enfant l’accès à l’éducation.
Le droit à l’éducation peut être violé. Il est violé dès lors que certaines personnes en sont privées. Bien que la vaste majorité des pays ait ratifié des traités internationaux reconnaissant le droit à l’éducation, celui-ci est toujours refusé à des millions de personnes dans le monde à cause d’un manque de ressources, de capacité et de volonté politique. La plupart des enfants et adultes qui ne bénéficient pas pleinement du droit à l’éducation appartiennent aux groupes les plus défavorisés et marginalisés de la société qui sont souvent délaissés dans les politiques nationales.
On doit agir de façon à ce que le droit à l’éducation soit respecté notamment en :
Sensibilisant au droit à l’éducation. Si les individus connaissent leurs droits, ils peuvent les revendiquer ;
Surveillant la mise en œuvre du droit à l’éducation et signalant les privations et violations.
Promouvant et militant pour la mise en œuvre complète du droit à l’éducation, en tenant l’État responsable.
Introduisant des recours lorsqu’il y a des violations du droit à l’éducation.
Le droit à l’éducation au Mali, qu’en est-il ? (dans le prochain numéro).
Tiémoko COULIBALY