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Application de l’accord pour la paix au Mali : L’approche systémique oubliée, on s’éloigne de la paix !
Publié le lundi 25 avril 2016  |  Le Canard de la Venise
Cérémonie
© aBamako.com par DR
Cérémonie de signature de l`accord de paix au Mali.
Bamako, le 20 juin 2015 au CICB. La rébellion à dominante touareg du nord du Mali a signé à Bamako l’accord de paix entériné le 15 mai par le camp gouvernemental et la médiation internationale.




Il faut quand même reconnaître à IBK d’avoir instruit l’approche systémique dans l’un de ses premiers discours après son élection à la magistrature suprême du Mali. Ce n’était pas étonnant car, passé par le système des ONG, l’approche systémique, expérimentée partout, permet de prendre le monde comme un système et non comme une ligne linéaire de A à B dans un flux flou.
Mais après ce discours, ni l’initiateur, ni ces proches n’ont rien compris de cette approche et le pays est retombé dans la stérile approche causale qui allume le feu à Kidal. Car, c’est juste la cause sécuritaire qui a été prise en compte en emprisonnant des fils de Kidal sans considérer qu’ils ont un lien avec l’Amenokal. De même qu’ils ont honte face aux autres peuples Touaregs ou arabes. Ce qui produit des dégâts dans l’approche causale.
Il ne faut jamais donner à porter, à la chèvre, le poids qui doit être porté par un chameau. C’est ce qui fut le cas au Mali. Les postes politiques doivent être à la fois techniques et sociologiques. Ne confiez pas des ministères stratégiques aux fils à Papa qui ne dépassent Baguineda que pour aller à la plage. Ce ne sont plus les écoles des blancs, souvent mal acquises, qui les sauveront. Ne confiez jamais vos pays à la jeunesse mal formée en des valeurs du pays, elle vous conduira à la dérive. Donc ce n’est pas la faute à IBK, c’est le gouvernement qui n’est pas à la hauteur. Les membres du gouvernement actuel ne font que fanfaronner et caresser le pouvoir.
Dès le départ, nous avions évoqué que les négociateurs d’Alger n’étaient pas à la hauteur. Maintenant, ce sont les politiques qui ne sont pas la hauteur, dans la mesure où ils ne connaissent pas leur pays. Monsieur le président, on ne vous a rien caché à Bla. Mais en réalité, ce sont vos ministres et vos conseillers qui ne connaissent ni Bla, encore moins les valeurs des terroirs du Mali. Ils ne savent même pas que le Soumbala se fait à base de néré ; ils ne savent même plus comment on cultive le mil, ni le riz à l’office du Niger ; ils ne savent même pas que 80% des maliens ne mangent pas à leur faim, ni boivent à leur soif. Ils ne savent même pas que le déplacement des jeunes ruraux vers les villes est un mouvement mondial d’urbanisation. Comme tout court, un droit. Ils ne savent même pas que dans la région de Mopti, plusieurs écoles sont fermées pendant plusieurs années ; etc.
Kidal brûlera, Mopti, Gao et Tombouctou… avec. Car vous n’avez pas de cadres à la hauteur de la taille des problèmes et problématiques. Ils n’en viennent que pour embellir la galerie. Car ils ne connaissent pas le Mali. Connaître le Mali, selon eux, ne veut pas dire réciter les leçons ou être agrégé en histoire du Mali, parler de Kourganfouga, etc. Mais connaître le Mali, c’est savoir les aspirations dynamiques des peuples maliens dans toutes leurs diversités. Il ne s’agit pas, non, de créer un secrétariat au conflit qui s’acquiert souvent avec l’âge des problèmes. Mais comme dira l’autre : « vieillir est obligatoire, mais la sagesse est facultative ». L’histoire est constituée de rappels et de récits. Ainsi, c’est la manière de l’exploiter et de la rendre dynamique qui fait la différence. Sinon, on devient un simple perroquet mono céphalé.
Au fait, le malien est contenu de quoi ? Quelle est la valeur sociologique du « bon » malien ? Selon que vous soyez en ville ou en campagne, selon que vous soyez éduqué en ville ou en campagne, la réponse diffère. Pour le citadin, après le 26 mars 1991, le Malien, c’est celui qui peut séduire sans comprendre dans un complexe plus occidental. Pour le campagnard venu du village, le Malien, c’est celui qui garde sa dignité sans oublier les conditions précaires de son village.
Vous voyez alors que les deux ne peuvent jamais se voir dans la même direction sociologique jusqu’à l’infini ! Je crois aux tradithérapeutes, mais vous au Pasteurs. Vous avez oublié que le Pasteur était le tradithérapeutes de son temps chez lui.
Alors, la construction de la paix est dans l’impasse ! Il ne s’agit plus de dire : à qui la faute, mais juste de connaître et vivre le Mali pour y trouver la bonne voie pour la sortie de crise. Ne vous fiez pas à ce fétiche importé qu’est la démocratie à l’occidental. Elle bluffe, et ne résout pas tous les problèmes. En Angleterre et en Belgique, les systèmes traditionnels sauvent certaines situations, c’est de l’approche systémique !
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