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Insécurité dans le pays dogon : Apres Douentza, koro et Bankass, faut-il s’attendre au pire à Bandiagara ?
Publié le lundi 25 avril 2016  |  Le Canard de la Venise
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© Autre presse par DR
Le festival culturel Dogon
Le festival culturel Dogon à Bamako




Les inégalités sociales sont trop fortes au Mali surtout entre villes et campagnes et elles empêchent la construction d’une paix durable.
Classées comme patrimoine mondial par l’UNESCO, les falaises de Bandiagara et la culture dogon constituent un rempart culturel du Mali pour son développement. Cependant, les choses commencent à tourner mal dans cette localité où le relief est propice aux stratégies de guérilla avec les falaises et les chemins en forme de serpent. Dieu merci, les occupants du minibus des forains venant de la foire de Koro n’ont pas connu de morts d’hommes, mais que des biens soutirés par des soi-disant bandits entre le village de Kanikombolé et Djiguibombo.
Tout le problème se situe au niveau de l’incapacité d’anticipation de nos forces de défense et de sécurité et de la MINUSMA, installées dans la zone durablement. Elles occupent des postes stratégiques, selon elles, mais quel lien avec les populations en vue d’anticiper et d’organiser les renseignements ? Les renseignements ne sont plus l’apanage des forces de sécurité et des services dits secrets, mais d’un autre système à inventer pour adapter les stratégies aux maux du moment.
Le pays dogon se vide tous les jours, les jeunes filles et garçons vont en ville surtout à Bamako et souvent y perdent leur dignité et leurs valeurs de base. L’agriculture et l’élevage qui sont la base de l’économie du pays dogon s’effritent car les produits agricoles n’offrent plus des prix rémunérateurs, les guides touristiques, avec la mort totale du tourisme, se reconvertissent en toute sorte de métiers. Pourquoi pas en banditisme organisé et devenir des coupeurs de routes. Les maitres d’écoles coranique qui ont fini leur cycle de formation n’ont aucun avenir de fonder un foyer ou d’avoir un métier décent. Car, ils n’ont, pour la plupart, appris que le Coran pour être iman ou maitre coranique dont le système est mal intégré dans le système éducatif national.
Dans ce désordre économique et sécuritaire, faut-il s’attendre au pire comme dans les autres régions du Nord ? Et quelle anticipation du côté de Sangha, de Nigary, de Mory vers Douentza, du côté de Borko où l’islam se radicalise sur fonds de pauvreté et de chômage des jeunes après la campagne agricole. Ils ont aussi le droit à la prospérité comme tous les maliens. Il nous faut des projets de sociétés, des véritables contrats sociaux capables de lutter contre ces inégalités entre villes et campagnes, entre hommes et femmes, entre jeunes et âgés, entre ayant été à l’école inutile des blancs et des analphabètes en français (langue des autres).
Que ça soit au Nord ou au Sud, partout au Mali, la seule lutte que vaille reste celle contre les inégalités sociales. La simple eau à boire coûte plus chère en campagne qu’en ville, la classe dite moyenne veut tout avoir à son compte, les femmes des villes sont contre celles des villages, les embrigadent dans les pagnes du 08 mars chaque année. Les fonctionnaires sont devenus des producteurs de riz aux dépens des agriculteurs, l’exonération dans l’importation du riz plombe la production nationale, les ONG, complices, sont là pour relayer aussi les meurtriers multinationaux.
Oh ! Paysan du pays dogon et du Mali, oh ! Jeune du pays dogon et du Mali, quel est ton avenir dans cette situation ?
Le jeune du Mali, le vrai du village, le non diplômé, répond :
Je veux des retenues d’eau en grandeur nature pour produire encore produire ;
Je veux être formé dans les vrais domaines d’avenir de façon pratique et non théorique ;
Je veux de l’énergie solaire dans mon village pour converser, transformer, exporter et vendre à des prix dignes mes produits agricoles ;
Je veux des pistes d’accès aux marchés pour écouler mes produits agricoles et non les deux fois deux voies entre Ségou et Bamako ou Koulikoro-Bamako, qui ne sont que pour les citadins ; même si mes produits transitent par là pour atteindre les marchés régionaux ;
Je veux qu’on puisse écouter au-delà du Conseil national de la jeunesse qui n’est qu’un petit bras politique de tout régime ;
Je veux que vous me considériez comme diplômé de mes écoles du village où je peux faire la compétition avec vos ingénieurs et professeurs à qui les blancs ont tout caché sauf la théorie ;
Je veux vivre dignement dans mon village que je veux transformer en ville selon mon rythme et mes valeurs dynamiques ;
Je veux m’informer sur le monde à travers les nouvelles technologies à qui mes offres sont plus grandes.
Ce jeune qui ne se plaint pas, réclame juste la justice pour ne pas devenir un bandit contre ses propres parents sur le chemin du marché.
A quand des bons contrats sociaux pour relever la tête face au monde et vivre dignement ?
Un contrat de dialogue intergénérationnel peut permettre de rêver pour demain.
SDF
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