La traque contre le terrorisme se poursuit au Mali. Les différentes forces présentes sur le terrain, la Minusma, les Famas, la force française Barkhane, les groupes armés, sont sur le qui-vive. Dans cette traque, nombre de bavures et d’amalgames sont commises par les militaires maliens et les milices, selon l’association des peuls “Kawral poulakou”. Oumar Aldjana, le leader de la dite association s’insurge contre le fait que « l’armée et des milices au Mali tuent et arrêtent “injustement” des civils peuls pris pour des jihadistes ». Le colonel Souleymane Maïga, Directeur de la Direction de l’Information et des Relations Publiques des Armées, contacté par nos soins, affirme ne pas être au courant de ces « allégations lancées » par l’association Kawral poulakou.
Selon Oumar Aldjana, le président de l’association « Kawral poulakou », plus de quinze civils auraient été tués par les militaires maliens et des milices. Des tueries fondées sur l’amalgame et sans preuve tangible. « On prend parfois tous les Peuls pour des djihadistes, mais c’est faux. Il ne faut pas faire d’amalgame. Nous sommes fiers d’être des Maliens mais nous sommes aussi fiers d’être Peuls », a déclaré, le dimanche passé, Oumar Aldjana à l’AFP. « L’armée et des milices au Mali tuent et arrêtent “injustement” des civils peuls pris pour des jihadistes. Des milices formées par des jeunes de villages du Centre du Mali et l’armée malienne font l’amalgame et arrêtent ou tuent des Peuls pris pour des jihadistes.
Ces dernières semaines, plus de quinze civils peuls ont été tués comme ça. Une dizaine de civils peuls, “injustement” accusés d’être des jihadistes, ont également été arrêtés ces dernières semaines dans le Centre du Mali », a ajouté le leader de l’association « Kawral Poulaku ». Contactée, la Direction de l’Information et des Relations Publiques de l’Armée réfute « ces allégations ». Selon Souleymane Dembélé, le directeur de la DIRPA : « c’est un peu vague. C’est vraiment léger comme accusation. Le moment, ni le lieu ne sont précisés. C’est des allégations lancées comme ça. Il n’y a aucune précision. Nos hommes (les famas) sont formés au respect des droits de l’homme ».
Dans le centre du Mali, Hamadoun Koufa, le prédicateur peul à la tête du Front de Libération du Macina(FLM), veut recréer, depuis 2015, l’empire théocratique du Macina. Avec plusieurs attaques terroristes à son actif sur l’ensemble du territoire malien, le Front de Libération du Macina a, dans sa quête, enrôlé plusieurs jeunes peuls. L’association « Kawral Poulaku », promet de s’impliquer auprès des autorités maliennes pour faire revenir ces jeunes dans le giron de la République du Mali. « Elle s’est engagée à travailler pour le retour « au sein de la République » du Mali de certains jeunes Peuls qui ont intégré les rangs des islamistes du « Front de libération du Macina » (FLM). », rapporte l’AFP.
La lutte contre le terrorisme crée, ces derniers temps, des vives tensions entre les communautés et les forces de sécurité présentes au Mali. Des troubles ont éclaté, le lundi 18 avril 2016, dans la ville de Kidal. Les manifestants, des jeunes et des femmes, mécontents des arrestations de certains combattants des groupes armés par l’opération Barkhane dans le cadre de la lutte antiterroriste, se sont attroupés sur le tarmac de l’aéroport de la ville contrôlée par la Minusma. La manifestation, qui a dégénéré, a fait deux morts. Une enquête fut ouverte par la Minusma pour situer les responsabilités.
Madiassa Kaba Diakité