La région de Ségou a toujours été identifiée par deux grands symboles : Le balanzan, cet arbre fruitier qui ne fleuri que pendant la saison sèche et l’âne qui assure le quotidien de nombreuses familles. C’est ce dernier symbole qui est au centre de toutes les conversations aujourd’hui à Ségou. Car l’animal se fait rare. A cause des motos taxis ou des abattages clandestins ?
Il n’est pas rare de faire un tour dans l’extrême Est de la Commune rurale de Pelengana ou au bord du fleuve, vers la Comatex-SA sans voir « un cimetière » d’ânes où gisent des têtes et des carcasses osseuses d’ânes.
En fait, la modernisation de la ville a impliqué l’introduction des motos taxis dans la ville de Ségou, qui assurent désormais le transport urbain et péri-urbain. Une tâche qui était exécutée par les “fali wotoro” (charrette tirée par un âne).
Ces charrettes tirées par les équidés ont commencé à se faire rare dans le transport des ménagères, par ce que leur prix ne concurrence plus les motos taxis. Ils sont presque au même prix avec l’avantage même que les motos taxis acheminent les femmes sur les différents marchés de la ville avec plus de célérité. Cet état de fait a-t-il aiguisé l’appétit de certains ?
Tout compte fait les ânes disparaissent des enclos et les avis de pertes sur les différentes stations locales de Ségou sont là pour le certifier.
La Brigade de gendarmerie de Pelengana aurait mis le grappin sur un vaste réseau de voleurs. Des délinquants disposant plus d’une quarantaine de têtes prêtes à abattage. À la dernière nouvelle, l’affaire ne semble plus être d’actualité, car les coupables se sont volatilisés.
En tous les cas, l’alerte est donnée que si l’on ne prend garde, le symbole de la ville risquerait de disparaître.
L’ONG SPANA qui s’est faite leader de la défense et la protection des ânes doit se remuer davantage a ne se limitant pas seulement à des soins hebdomadaire, mais en barrant la route à ces nouvelles espèces de braconniers.
Daouda Coulibaly