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Art et Culture

Plaine de San ouest : Le salut par la diversification des cultures de contre-saison
Publié le mardi 26 avril 2016  |  L’Essor




Les paysans sont invités à cultiver des spéculations moins gourmandes en eau et plus intéressantes financièrement Le ministre de l’Agriculture, Kassoum Denon, a achevé, dimanche, sa visite de terrain par la plaine aménagée de San Ouest. Il s’est rendu sur le site de la station de pompage de ce périmètre mis en exploitation depuis les années 70 et a inspecté les champs de riz de contre-saison de Bourama Sanogo, Assèye Togola et Zoumana Traoré.
La particularité de ces paysans est qu’ils ont exploités respectivement 2 hectares et 0,75 hectare, pour chacun des deux derniers, en mode appelé Système de riziculture intensive (SRI). Cette méthode d’exploitation des champs de riz, vulgarisée à Madagascar, convient parfaitement aux petites superficies. En effet, les contraintes qu’elle engendre sont difficilement surmontables pour les grandes superficies. Sur les superficies exploitées en SRI, les rendements sont conséquents si le paysan qui tente l’expérience respecte toutes les applications : planer correctement le champ, repiquer, sarcler, suivre tous les traitements phytosanitaires, respecter les doses de fertilisation organique et minérale et le calendrier agricole.
Le président de l’Association des riziculteurs de la plaine aménagée de San ouest (ARPASO), Moctar dit Binké Traoré, a relevé que la méthode SRI fait de plus en plus des émules dans le périmètre et convient, comme son cas l’indique, aux paysans qui disposent de petites superficies. Les champs visités présentent un état végétatif très satisfait qui augure d’une bonne campagne de contre-saison. Les paysans espèrent tous récolter de 5 à 6 tonnes à l’hectare. Il faut rappeler que pendant la campagne agricole 2015-2016, les exploitants ont cultivé sur 2835 hectares. Pour le contre-saison en cours, 852 hectares sont en exploitation.
Cependant, les paysans ont indiqué qu’ils manquaient d’équipements agricoles appropriés comme les motoculteurs, les moissonneuses-batteuses et d’autres matériels indispensables aux travaux champêtres. Le président de l’ARPASO a confirmé les propos de ses mandants en souhaitant que le ministre Denon puisse réponde favorablement à leur requête relative aux équipements agricoles. Estimant que les tracteurs ne sont pas adaptés à leurs terres, il a plaidé pour l’acquisition de petits équipements comme les motoculteurs, les moissonneuses-batteuses.
« Avec votre nomination, ce sont tous les villages du cercle de San qui sont honorés, car vous êtes un ressortissant de cette circonscription administrative », a appuyé le doyen Seydoudjan Traoré de l’ARPASO. Avant de poursuivre : « nous sommes indulgents et demeurons assurés que ce que vous ne pourrez pas faire pour nous, c’est que cela n’est pas possible ou dépasse vos compétences ».
Dans le cahier de doléances remis au ministre Denon, le problème majeur mentionné porte sur le mode d’alimentation de la station de pompage du périmètre. Alternativement, la station est alimentée par l’électricité d’EDM-SA et le groupe électrogène. Dans l’un et l’autre cas, la facture est salée et l’Association des riziculteurs de la plaine aménagée de San ouest éprouve de plus en plus de difficultés financières à supporter convenablement les charges de fonctionnement de la station de pompage. L’ARPASO ne disposant pas de budget de fonctionnement conséquent, les redevances eau et la cotisation ne suffisent pas à assurer ce service convenablement, a expliqué le président de l’association, Moctar dit Binké Traoré.
Kassoum Denon a proposé une diversification des cultures sur le périmètre afin, d’une part, d’éviter la monoculture du riz en période hivernale et pendant la contre-saison et, d’autre part, de permettre à la terre de souffler en plantant d’autres spéculations moins consommatrices d’eau et avec un potentiel monétaire plus élevé que le riz. Il a signalé à ce propos qu’il faut 1000 litres d’eau pour produire 1 kg de riz. Selon le ministre, la culture du maïs ou des légumineuses présente un potentiel de régénération de la terre en restituant certains éléments nutritifs au sol et dispose d’un potentiel monétaire élevé. Le maïs, en période sèche, le haricot vert ou le niébé pouvant procurer suffisamment de ressources monétaires aux paysans pour faire face au paiement de la redevance eau, au remboursement des frais d’engrais ou d’équipements.
Le ministre Denon a annoncé la création de l’Office de développement du moyen Bani pour gérer la plaine. Cet office qui s’installera à San et créera de l’emploi rural, doit pouvoir trouver une solution raisonnable au fonctionnement de la station de pompage, a-t-il expliqué.
Faisant le point de sa tournée dans la région de Ségou, notamment à Mandiakui, Tion, Djenné et San, Kassoum Denon s’est dit satisfait de ce qu’il a vu et entendu. La plupart des doléances soulevées sont prises en compte dans le plan de campagne agricole 2016-2017 qui va bientôt démarrer, a-t-il assuré. Pour une exploitation optimale des plaines de Mandiakui et Tion, une mission d’experts fera rapidement le déplacement dans ces zones pour produire un avant-projet d’aménagement de ces espaces, a assuré le ministre de l’Agriculture qui s’est félicité des avancées enregistrées sur le chantier du seuil de Djenné où les travaux sont à un niveau satisfaisant.

M. COULIBALY
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