Plaines de Mandiakui et de Tion : La promesse présidentielle sera tenue

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Publié le mardi 26 avril 2016 | L’Essor

© aBamako.com par Androuicha
Visite du président IBK en 4e région: Inauguration du château d`eau de la ville de Macina.
Macina dans le cercle de Macina dans la région de Ségou, le 08 décembre 2015. Dans les activités marquant sa visite effectuée en 4è région, le président Ibrahim Boubacar KEITA a procédé à l`inauguration de l`ouvrage de fourniture d`eau potable de la ville de Macina.

Ces vastes étendues sous-exploitées figureront parmi les chantiers du programme d’aménagement initié par le chef de l’Etat dans son projet agricole pour l’horizon 2018. Le président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita, en tournée en décembre dernier dans la région de Ségou, s’était rendu à Mandiakui, dans le cercle de Tominian, où les populations, par la voix du chef de village, ont dit leur frustration de l’absence d’infrastructures de développement dans leur localité. Elles avaient même estimé être complètement délaissées par les autorités aussi bien régionales que nationales en matière de développement.
Ce cri de détresse avait touché le président Kéita qui a promis un geste en faveur de Mandiakui.
C’est pour matérialiser cette promesse présidentielle que le ministre de l’Agriculture, Kassoum Denon, s’est rendu samedi à Mandiakui, accompagné d’une importante délégation composée notamment des directeurs nationaux et régionaux de ses services techniques.
Accueilli par le chef de village Daniel Dakouo, le ministre Denon a expliqué qu’il était venu écouter et comprendre les besoins de développement agricole de la zone en vue d’élaborer un plan d’actions. Daniel Dakouo a alors signalé la disponibilité d’une plaine de 500 hectares pouvant être aménagée afin de permettre aux populations de produire des céréales et notamment du riz.
La délégation s’est rendue sur le site de la plaine et du cours d’eau qui irrigue la zone. La localité de Mandiakui et environnants sont, en effet, arrosés par un défluent de la Volta noire, un fleuve qui coule en territoire burkinabé. En période hivernale, l’eau suit un chenal naturel pour se retrouver en territoire malien et irriguer à perte de vue des plaines et des mares. Selon les explications des spécialistes du Génie rural, ces eaux irriguent la mare de San et se déversent dans le fleuve Bani. En raison du manque d’aménagement, les populations exploitent seulement environ 80 hectares en riz avec les moyens du bord.
En période de hautes eaux, les champs sont inondés comme ce fut le cas l’hivernage passé. L’exploitation de cette plaine n’est donc pas sécurisée car il n’existe aucun dispositif aménagé permettant de produire sans risques de perte des cultures. Les paysans, exposés à tous les aléas de l’exploitation en submersion libre, ont également souligné le fait qu’ils manquent d’équipements agricoles, de semences et d’engrais pour exploiter la plaine, ce qui justifie les faibles rendements.
Le député élu à Tominian, Abdoulaye Dembélé, a salué la présence de la délégation ministérielle dans une des zones agricoles par excellence qu’est le Bwatun. Cette visite, dira-t-il, est un début de concrétisation de la volonté présidentielle de booster l’économie locale. Le chef de village Daniel Dakouo a usé à ce propos d’une image parlante : un aveugle à qui on annonce un bonheur, ne sera convaincu de cette nouvelle que quand lui-même pourra palper de ses mains ou jouir de ce bonheur annoncé. L’arrivée de la mission ministérielle est seulement un pas qui sera suivi d’autres actions concrètes, a ainsi souhaité le chef de village.
Les habitants ont accompagné la délégation ministérielle sur le site de la mare qui sert d’abreuvoir aux animaux avant son assèchement en période sèche. Des témoignages ont même assuré de la présence de quelques poissons et crocodiles dans ces eaux. Les sauriens ne sont pas chassés et n’attaquent pas les humains, ont précisé les habitants qui jurent n’avoir jamais enregistré de cas d’attaque de caïman contre une personne. Grâce à leur comportement pacifique, les sauriens sont devenus des espèces protégées.
Le ministre Denon a promis de dépêcher rapidement une mission de prospection et d’étude afin d’établir un projet sommaire détaillé d’aménagement de la plaine et de son coût probable. La même promesse a été faite aux populations de Tion (situé à une quarantaine de kilomètres de San sur la route de Mopti). Là, s’étend une plaine d’une superficie potentielle de 1500 hectares, dont seulement 70 hectares sont exploités.
En l’absence d’aménagement, les rendements sont faibles et les paysans manquent d’équipements agricoles, de semences et d’engrais de qualité pour exploiter au mieux la plaine. Ils sollicitent donc l’appui du département pour aménager leur plaine afin de pouvoir approvisionner les foires hebdomadaires et les marchés de riz.
Le ministre de l’Agriculture a assuré que les chantiers de ces deux plaines figureront dans le programme d’aménagement de 100.000 hectares initié par le président Keita dans son projet agricole pour l’horizon 2018.

M. COULIBALY